Une erreur dans le texte ?

C'est le bon endroit pour nous l'indiquer !
Attention, ce formulaire ne doit servir qu'à signaler une erreur. N'hésitez pas à utiliser la page de contact pour nous contacter ou nous faire part de vos suggestions. Merci.

Etape 1

Cliquez sur les paragraphes contenant des erreurs !

Développer un OS souverain made in France, combien cela coûte ?

Les députés ont voté pour la création d'un système d'exploitation alternatif qui serait utilisé par les Français. Le Commissariat à la souveraineté numérique est chargé de le faire. Mais combien cela pourrait coûter ?

La souveraineté est un sujet politique qui revient comme une lame de fond : pourquoi faudrait-il utiliser des outils qui sont détenus par des entreprises qui ne paient pas d'impôts en France ? Pourquoi donc ne pas proposer un système d'exploitation français ? Question noble s'il en est, mais avant de tirer des conclusions hâtives, il est intéressant de mener une étude rapide à la manière de celle que pourrait entreprendre une entreprise traditionnelle qui se trouve face à un choix tel que celui-ci.

Et tenter de répondre dans le même temps à l'interrogation la plus importante autour de ce projet : développer un OS souverain, combien ça coûte ?

que ferait une entreprise ?

Un chef d'entreprise traditionnel ferait un choix fondé sur la comparaison entre différentes options pour atteindre le même objectif. L'objectif étant plus complexe qu'il n'y paraît, admettons que le chef d'entreprise veuille savoir combien coûterait le déploiement d'un système d'exploitation Made In France pour assurer sa souveraineté numérique. Il aura ainsi un chiffre qu'il pourra comparer avec les autres options.

Pour déployer un outil numérique, il y a plusieurs centres de coûts :

L'os qui valait un milliard d'euros

Il est alors possible de créer un modèle simpliste pour déterminer les coûts et à ces coûts, nous allons ajouter un coefficient multiplicateur : ce coefficient reflète le budget qui sera demandé à un acteur comme l'État. En effet, pour traiter avec ce type de client qui paye passablement plus tard que d'autres entreprises de taille plus modeste, il est nécessaire d'avoir les reins solides. Cela implique généralement une collaboration avec des grands noms de SSII comme Cap Gemini ou Accenture, sociétés qui savent faire gonfler les tarifs pour compenser les paiements tardifs.

En terme de budget pour 5 ans, cela pourrait donc donner la chose suivante :

Il faut alors appliquer des coefficients multiplicateurs : 35% pour une vision optimiste, 50% en étant conservateur, et 70% si vous êtes méfiant.

Les prestataires et consultants se frottent les mains

La HADOPI avait coûté 44 millions d'euros hors frais annexes qui ont été passés sur d'autres comptes pour réduire la facture directe. Mettons que le Commissariat à la souveraineté numérique n'en coûte que 50 % car les coûts techniques seraient intégrés dans une structure distincte.

Le budget de fonctionnement global sur 5 ans serait alors compris entre 723 millions d'euros et 855 millions d'euros, uniquement sur une analyse « grosse patate ». En ajoutant 15 % de dépassement de budget qui seront facturés, l'addition pourrait donc aboutir sur un chiffre compris entre 831 millions et 1,04 milliard d'euros.

Notre analyse reste optimiste, mais elle permet de montrer qu'il va falloir une bonne dose de courage au rapporteur d'un tel projet pour faire passer une pilule d'un milliard d'euros en 5 ans. Dans la période de crise actuelle, difficile de voir comment cette idée pourra être soutenue une fois le budget développé.