L'appli de rencontres gays Grindr devient chinoise
C'est sans doute inattendu dans un pays où l'homosexualité était encore considérée comme un délit jusqu'en 1997, et comme une maladie mentale jusqu'en 2001.
La société a annoncé lundi avoir cédé 60 % de son capital à Beijing Kunlun Tech Co, valorisant Grindr à environ 155 millions de dollars. Le reste de l'entreprise sera détenu par ses employés et par son fondateur, Joel Simkhai.
C'est la première fois que Grindr lève ainsi des fonds, six ans après sa création. « Nous avons des utilisateurs dans tous les pays du monde, mais pour réaliser la prochaine étape de notre entreprise et pour croître plus vite, nous avions besoin d'un partenaire », explique le directeur de Grindr, Carter McJunkin.
Sorte de Tindr réservé aux hommes (ou comme son slogan officiel le dit, « le site gay de vos rencontres entre mecs »), Grindr permet de voir des profils d'hommes à proximité géographique, et de consulter des photos avant de s'engager dans une conversation, et plus si affinité.
L'application est disponible dans 196 pays à travers le monde, mais son éditeur avait préféré désactiver la géolocalisation dans des pays qui répriment l'homosexualité, comme la Russie, l'Égypte, l'Arabie Saoudite, le Liberia, le Nigeria, le Soudan, ou le Zimbabwe. Il est donc particulièrement encourageant que ça soit un pays qui a lui-même réprimé l'homosexualité par le passé qui sera désormais à l'origine du financement d'une application dédiée aux homosexuels.
Le site aurait 2 millions de visiteurs récurrents chaque jour, qui y passent en moyenne 54 minutes. La société a réalisé un chiffre d'affaires de 32 millions de dollars en 2014.