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3G : SFR rejoint France Telecom et Bouygues contre le futur 4ème opérateur

Si Jean-Bernard Lévy était le fils de Gepetto, il verrait son nez rapidement s'agrandir sous ses yeux. Pour justifier de s'attaquer à l'appel d'offres lancé par le gouvernement, le président de Vivendi, maison-mère de SFR, prétend que la France n'a pas besoin d'un quatrième opérateur puisque les Français bénéficient déjà de prix concurrentiels, parmi les plus bas d'Europe. Un avis que ne partageait pas du tout Bruxelles il y a encore six mois...

Comme ils savent très bien le faire, au point d'avoir été déjà condamné pour entente illicite sur les prix, les trois opérateurs accordent leur violon pour faire obstacle à l'arrivée d'un quatrième opérateur sur le marché de la téléphonie mobile en France. Le message est double : l'arrivée de Free sur le marché serait inutile, et facilitée par des conditions financières inégalitaires.

Ainsi alors que l'appel d'offres a enfin été lancé officiellement cet été, le président du directoire de Vivendi, Jean-Bernard Lévy, a annoncé aux Echos son intention de contester lui aussi le prix de la licence 3G proposée par le gouvernement. Comme Bouygues Telecom, SFR va se joindre à l'action lancée par France Telecom auprès des autorités de Bruxelles contre le prix de 240 millions d'euros qu'a fixé l'Etat, après avis de la Commission des Participations et Transferts (CTP) qui avait été saisie spécialement.

"Au début de la décennie, les trois opérateurs actuels, Orange, SFR et Bouygues Telecom, avaient payé leur licence 619 millions d'euros chacun. Aujourd'hui, nous avons le sentiment de vivre une véritable inégalité de traitement, d'assister à un bradage des fréquences", plaide Jean-Bernard Lévy. Il reproche entre les lignes au gouvernement de ne pas avoir assez pris en compte l'inflation et l'effort financier qu'avaient dû consentir les opérateurs pour lancer la 3G en France. "Cette aide accordée au futur quatrième opérateur va affaiblir des entreprises qui participent à la relance de l'économie", ajoute-t-il.

Il reproche également à mots couverts au gouvernement de ne pas encourager un patriotisme économique, lorsque Free prévoit de se fournir en matériel chinois alors qu'Alcatel éprouve en France de grandes difficultés financières. "Quelles garanties a-t-on que cette licence ne va pas surtout profiter aux industriels asiatiques qui bénéficient d'une aide massive de leurs gouvernements ?", tacle ainsi le président de Vivendi.

Comme son ami Martin Bouygues avant-lui, Jean-Bernard Lévy critique aussi la pertinence de l'arrivée d'un nouvel opérateur. "J'observe que, dans plusieurs pays, on passe actuellement de quatre à trois opérateurs et non l'inverse. Ca vient de se passer en Australie, c'est imminent en Espagne et en Grande-Bretagne, et peut-être même aux Etats-Unis", assure-t-il. Puis sans rire, il affirme que "la guerre des prix existe déjà en France", et que "les Français bénéficient déjà de prix parmi les plus bas d'Europe".

C'est sans doute tellement vrai que dans son 14ème rapport sur l'état de la concurrence en Europe dans le secteur des télécoms, en avril dernier, Bruxelles avait noté que les tarifs du mobile restaient beaucoup trop chers en France. Selon ce rapport, la France avait la deuxième place des pays pratiquant les tarifs... les plus élevés, juste derrière l'Espagne. Les Français consomment environ 30 euros de téléphonie mobile par mois, contre en moyenne 20 euros dans les autres pays.

Et que disait alors la Commission ? : "l'arrivée d'un quatrième opérateur mobile pourrait contribuer à améliorer la concurrence et le choix pour les consommateurs".