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Peut-on mieux enseigner les maths avec des outils technologiques ?

Éducation peut-elle rimer avec innovation ? C'est le pari de plusieurs start-ups françaises qui ambitionnent de révolutionner l'enseignement des mathématiques.

Le rapport 2015 de l'OCDE « Connectés pour apprendre ? » montre que l'usage des nouvelles technologies ne suffit pas à améliorer le niveau scolaire des élèves. Il faut encore qu'elles soient correctement intégrées dans le programme, et surtout, qu'elles donnent envie d'apprendre. Le rapport souligne que « les pays et économies où les élèves sont plus exposés à des applications des mathématiques à des situations de la vie réelle tendent à faire une utilisation plus importante des ordinateurs ». C'est le cas notamment de Singapour et de la Finlande, régulièrement en tête du classement PISA.

myBlee Math

Mais des initiatives existent aussi en France pour donner le goût des mathématiques à des enfants hyper-connectés, qui passent en moyenne six heures par jour sur internet lorsqu'ils sont collégiens, toujours selon l'OCDE. MyBlee Math est une start-up française créée par une ancienne professeur de mathématiques, Laetitia Grail. Son idée part d'un constat très simple : après avoir enseigné dans le primaire, dans le secondaire et à des élèves de MBA, elle a remarqué que les outils disponibles sur ordinateur n'étaient clairement pas adaptés aux mathématiques. « Vous imaginez utiliser un rapporteur avec un clavier ? Impossible ! », nous dit-elle.

C'est en 2010, à New York, qu'elle découvre chez des amis américains un outil incroyable : l'iPad, cette tablette tactile que des enfants de 2 ans utilisent devant ses yeux sans aucun mode d'emploi. À partir de là, Laetitia Grail commence à chercher à constituer une équipe pour créer une application qui permettrait de toucher directement ceux qui ont le plus besoin d'un apprentissage ludique et personnalisé des mathématiques : les jeunes, jusqu'à 12 ans. « J'ai rencontré le CTO d'Allociné qui a énormément adhéré au projet et m'a rejoint pour créer la première version de l'application. »

[floating-quote float="right"]L'application se veut adaptée à chaque élève, à son rythme et à ses progrès.

MyBlee Math était née. Pour faire simple, l'application se sert de situations de la vie courante pour enseigner les bases des mathématiques à de jeunes enfants, sur iPad. L’application sur iPhone permet aux parents de suivre les progrès de leurs enfants. Mais elle est aussi évolutive et s'appuie sur une utilisation des données pour comprendre ce que l'enfant ne comprend pas, insister sur les faiblesses et corriger les lacunes. « Trop souvent, quand on s'aperçoit que les enfants sont largués, on coupe des bouts du programme scolaire. La bonne méthode, ce serait de comprendre pourquoi ils n'y arrivent pas et leur expliquer les choses différemment. C'est ce que nous avons cherché à faire avec MyBlee. », précise-t-elle.

L'application se veut adaptée à chaque élève, à son rythme et à ses progrès. C'est cette capacité de personnalisation et de suivi individuel qui, pour elle, fait la force du numérique et non le côté ludique des appareils. Proposée aux particuliers l'application cartonne sur l'App Store et intéresse énormément les écoles aux États-Unis. De l'autre côté de l'Atlantique, l'équipement des classes en iPad est massif et on se pose plutôt aujourd'hui celle de l'équipement logiciel : une aubaine pour la startup française qui réalise le gros de son chiffre d'affaires sur les ventes aux écoles. Une situation qui n'est pas encore à la portée de la France : « Ici, il y a bien quelques iPad dans les classes, mais on ne sait pas toujours où ils sont. Les projets pilote, ça fait 3 ans qu'on m'en parle et on en revient toujours à la même problématique : ils n'ont pas un euro à dépenser pour ces nouvelles manières d'enseigner. Aux États-Unis, une seule école peut investir jusqu'à 9 000 euros pour équiper tous ses élèves pendant un an ».

Une différence d'approche qui pourrait mettre en danger la compétitivité à long terme de notre pays : de plus en plus d'élèves se sentent détachés des mathématiques alors qu'ils sont une composante essentielle du monde de demain.

Déclics et des trucs

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Pour Héloïse Pierre, il faut enseigner les mathématiques par des expériences réelles. Déclics et des trucs, sa toute jeune start-up incubée à Sciences Po, conçoit des kits ludiques pour donner le goût des mathématiques aux enfants de primaire. Ils font des cookies pour apprendre les multiplications, construisent des origamis pour comprendre la géométrie ou reproduisent des tableaux de Van Gogh pour apprendre les fractions.

Dans chaque kit, une lettre aux parents leur explique la démarche pédagogique de la start-up, pour qu'ils puissent guider leur enfant. Mais le but reste tout de même d'encourager l'autonomie et la confiance en soi de l'élève.

Kwyk

calcul

La start-up Kwyk, enfin s'adresse à des étudiants plus âgés et mise beaucoup sur les professeurs de mathématiques. Elle leur permet de créer rapidement un questionnaire autocorrigé, coordonné avec un algorithme de suggestion de révisions personnalisées.

L'élève peut faire ses devoirs sur son ordinateur ou sa tablette, et reçoit immédiatement sa note. L'outil s'appuie aussi sur des études en sciences cognitives, pour favoriser la mémorisation par la répétition espacée, le rappel actif ou la gradation de la difficulté.