Personne n’avait jamais entendu le bruit d’un tourbillon de poussière sur Mars. Jusqu’à maintenant : le rover Perseverance de la Nasa a enregistré, avec un peu de chance, le drôle de son produit par ce phénomène.

Tous les jours, le rover Perseverance voit des « diables de poussière » sur Mars. Désormais, il les entend aussi. C’est une première sur Mars. Jamais encore, nous n’avions entendu le bruit de tels phénomènes sur la planète rouge. Ce 13 décembre 2022, des scientifiques ont présenté l’enregistrement du rover Perseverance. Leur étude a été publiée dans Nature Communications.

Vous pouvez écouter ce son dans un tweet publié par l’un des auteurs de l’étude, David Mimoun. Il est professeur en systèmes spatiaux et science planétaire à l’ISAE-Supaero. C’est grâce au microphone installé sur l’instrument SuperCam de Perseverance que le son du tourbillon de poussière a été capté.

Les grains de poussière sont dangereux pour les robots explorateurs

Que sont exactement ces tourbillons de poussière, si fréquents à la surface de Mars et notamment dans le lieu où roule Perseverance ? « Ils sont des indicateurs de la turbulence atmosphérique et constituent un mécanisme de soulèvement important pour la poussière martienne », résument les auteurs de l’étude. Les scientifiques souhaitent mieux comprendre ces phénomènes afin de les anticiper, ce qui serait utile pour la longévité des futures missions robotisées sur Mars. « Les impacts de grains sont impliqués dans la dégradation du matériel à la surface de Mars », rappellent les chercheurs.

Ce « diable de poussière » est passé à proximité du rover martien le 27 septembre, soit lors du 215e jour de la mission de Perseverance sur Mars. Ce tourbillon devait mesurer environ 25 m de large, sur 118 m de haut. D’après les scientifiques, « il est passé directement au-dessus du rover », à la vitesse de 19 km/h.

Un « diable de poussière » enregistré avec un peu de chance

Il a fallu un peu de chance pour enregistrer ce tourbillon, explique l’ISAE-Supaero, dans la description de sa vidéo YouTube consacrée à cette découverte (la même que celle publiée par David Mimoun). « Il a survolé le rover au moment où tous les capteurs de Persévérance mesurant le vent, la pression, la température et la poussière plus la caméra NavigationXXX (Navcam) étaient en marche. » Ainsi, il a été possible de combiner diverses informations : les sons, les images et les données atmosphériques.

C’est ce que l’on voit dans la vidéo, grâce aux trois rangées :

  • Celle du haut montre une image brute de la surface de Mars obtenue par la caméra de navigation de Perseverance,
  • Celle du milieu est la même image, traitée avec un logiciel pour détecter les changements. Les parties colorées montrent les zones dans lesquelles le mouvement est détecté (en violet, les mouvements légers ; en blanc, les mouvements rapides),
  • Puis, en bas, le graphique montre l’amplitude du son enregistré par Perseverance. On voit également la chute de pression atmosphérique détectée par les capteurs MEDA de Perseverance (le système du rover qui peut réaliser des relevés météo).
Les données enregistrées par le rover. // Source : Capture d'écran YouTube ISAE-SUPAERO
Les données enregistrées par le rover. // Source : Capture d’écran YouTube ISAE-SUPAERO

Sur Mars, le rover n’est pas seulement occupé à enregistrer des tourbillons de poussière. Sa principale mission reste de collecter des échantillons de roches et du sol martien. Le 8 décembre, Perseverance a ainsi récupéré deux extraits d’un matériau situé sous une ondulation sablonneuse (un peu comme une dune). Ces prélèvements s’ajoutent aux 15 échantillons de roche précédemment collectés. Ces tubes doivent un jour revenir sur Terre, transportés par une mission de retour d’échantillons martiens.

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