Dans un mail adressé à une partie des salariés, le responsable juridique d’Uber reconnaît indirectement l’existence – et la disparition ? – d’un cabinet noir interne dédié à l’espionnage industriel de la concurrence. Il appelle les employés qui auraient encore recours à ces pratiques à y mettre fin.

Les allégations de Richard Jacobs, ancien responsable de la sécurité chez Uber, à propos de l’espionnage industriel pratiqué au sein d’un cabinet noir de  l’entreprise semblaient fondées : Tony West, responsable juridique du service de VTC, vient d’ordonner aux membres de l’équipe concernée à mettre fin à ce type de pratique.

Dans un mail interne — obtenu par Recode –, Tony West affirme ainsi : « Dara Khosrowshahi [le nouveau patron d’Uber, nommé en août 2017] et moi sommes encore en train de découvrir les détails concernant l’étendue de ces pratiques, au même titre que leurs auteurs, mais je tiens à dire que ces manœuvres n’ont pas leur place chez Uber. »

« Nous n’avons pas besoin de suivre [des entreprises concurrentes] pour obtenir un avantage stratégique. Je crois savoir que ces pratiques n’ont plus cours chez Uber […] mais si vous [y avez recours], arrêtez tout de suite » poursuit-il.

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Le patron d’Uber dresse une « ligne rouge »

Dara Khosrowshahi a lui aussi condamné ce type de pratiques en relayant le mail de son collègue au reste des employés, même s’il se fait preuve de plus de prudence sur l’existence de ce cabinet noir : « Je me montre toujours juste quand quelqu’un admet une erreur ou vient me parler de problèmes importants […]. Mais que ce soit bien clair : j’ai tracé une ligne rouge. Je ne tolérerai pas le moindre comportement déplacé qui était admis par le passé. »

Un courrier de 37 pages rédigé par l’avocat de Richard Jacobs — qui reste consultant pour Uber — est à l’origine de ces allégations. Elles ont elles-même entraîné un nouveau report du procès prévu entre Uber et Waymo, qui l’accuse de vol de technologie sur la voiture autonome.

Dans ce document, Richard Jacobs affirme notamment qu’Uber aurait enregistré des conversations de salariés de Didi Chuxing, un rival chinois de l’entreprise de VTC, grâce à son équipe chargée d’obtenir « des secrets industriels, des codes et des informations stratégiques » de la concurrence.

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