Pour empêcher la conduite en état d’ivresse, un juge américain a mis en place une peine atypique : il oblige les conducteurs condamnés à installer Waymo et Lyft, les deux applications leader de VTC.

Comment empêcher plus efficacement les conducteurs en état d’ivresse de prendre le volant de leur véhicule ? La question, au cœur des préoccupations de la sécurité routière de nombreux pays depuis des années, vient de trouver une réponse originale à Painesville (Ohio), aux États-Unis.

Depuis le mois de mai 2017, Michael Cicconetti, un juge connu pour ses méthodes atypiques, a décidé d’ordonner aux conducteurs condamnés à des peines de prison ou des mandes pour état d’ivresse au volant de télécharger les applis de VTC Uber et Lyft. Autre pré-requis : y indiquer leurs informations de carte bleue, pour s’assurer que l’appli pourra ensuite être utilisée.

Le juge se défend de toute extravagance, comme du moindre intérêt personnel : « C’est simplement du bon sens. Maintenant que nous disposons de cette technologie et que la majorité des gens peut l’utiliser, pourquoi ne pas l’inclure dans leur peine ? […] Je ne fais pas la promotion d’Uber ou de Lyft, je n’ai aucun intérêt financier chez eux. De toute façon, d’ici 20 ans, ils utiliseront des voitures autonomes donc nous n’aurons plus à nous en soucier. »

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Une idée inspirée par un conducteur ivre récidiviste

Il poursuit : « C’est logique si cela permet d’empêcher une personne d’être condamnée de nouveau pour conduite en état d’ivresse, de provoquer un accident et de blesser quelqu’un d’autre. […] Ça ne coûte rien de l’installer et de l’utiliser, et [son usage] reste bien moins cher que les amendes à payer pour une autre condamnation. » Michael Cicconetti espère ainsi inciter les personnes ivres à adopter le réflexe d’une course sur Uber ou Lyft plutôt que de reprendre la route au volant de leur véhicule.

Le concept lui est venue à force de condamner à répétition un même conducteur pour état d’ivresse : « J’ai réalisé il y a des années qu’il est inutile d’envoyer certaines personnes dans des cures de désintoxication parce qu’elles ne s’arrêteront jamais de boire, point. Il faut alors les empêcher de boire et de conduire. » D’où l’idée d’intégrer cette sentence d’un nouveau genre aux personnes condamnées. Michael Cicconetti est convaincu que ce principe gagnerait à se généraliser : « Je pense que tous les juges du pays devraient adopter cette peine. »

Les industries de la tech sont aussi sollicitées en matière de prévention routière : Apple, critiqué depuis plusieurs années pour les distractions provoquées par l’iPhone au volant, s’apprête notamment à lancer un « mode voiture » sur iOS 11.


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