La voiture autonome porte en elle la promesse d’une sécurité routière renforcée, avec moins d’accident. Toutefois, elle n’est pas (encore) capable d’éviter les erreurs des autres conducteurs.

Comme de nombreuses entreprises de la Silicon Valley et d’ailleurs, Uber s’est lancée dans la course aux voitures autonomes. Et comme beaucoup d’entre elles, il lui faut tôt ou tard se confronter à la réalité de la circulation. C’est pourquoi l’entreprise a fini par mettre sur la voie publique ses premiers taxis capables de se déplacer sans l’aide d’un conducteur pour voir comment se débrouille l’ordinateur de bord avec tous les événements qui peuvent survenir sur la route.

Ces tests sont utiles pour Uber. Ils ont permis de constater par exemple que son système de conduite rencontre quelques difficultés à gérer les pistes cyclables, en ne tournant pas correctement quand un cycliste se trouve dans les parages. Ils ont aussi rappelé que les chauffeurs se trouvant à bord de ce type de véhicules peuvent aussi faire des erreurs, en grillant par exemple un feu rouge. En clair, le système embarqué n’est pas encore capable de rattraper une erreur humaine.

Ils montrent également que les voitures autonomes ne peuvent pas accomplir de miracles si un autre automobiliste fait n’importe quoi. Ce week-end, une voiture de l’entreprise s’est retrouvée malgré elle impliquée dans un accident de la route. Un accident spectaculaire puisque l’automobile, une Volvo, s’est retrouvée couchée sur le flanc. Plus de peur que de mal toutefois, puisque aucune victime sérieuse n’est heureusement à déplorer.

Reste une question : la voiture autonome est-elle en cause ?

A priori, non. Selon les éléments communiqués par la police locale à Bloomberg, il s’agit d’un refus de priorité que la Volvo n’a pas pu rattraper. Il n’est toutefois pas précisé si au moment du choc, la voiture autonome était en train de fonctionner — avec un chauffeur derrière le volant en train de superviser l’ensemble — ou bien si elle était conduite par le chauffeur. Mais dans les deux cas, la responsabilité de la Volvo ne serait pas en cause.

Une enquête est actuellement en cours et, dans l’attente des conclusions, Uber a pris la décision de suspendre ses essais en ville. Toutefois, au regard des premiers éléments, il semble qu’Uber devrait très vite pouvoir de nouveau sur la route, s’il est définitivement acté que la faute repose sur l’autre conducteur.

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Si c’est ce scénario qui se dégage, avec un système de bord aux commandes et non pas le chauffeur, l’affaire montre que les voitures autonomes ne sont pas (encore ?) en mesure de s’adapter pour être capables de gérer des situations où le code de la route — qui est le cadre que doivent respecter tous les constructeurs fabricants ce genre de véhicules — est enfreint. Mais peut-être ne faut-il pas trop en demander à ces automobiles : est-ce en effet à elles de rattraper les erreurs des conducteurs ?

Cela étant, il ne s’agit pas de dire que les voitures autonomes sont infaillibles. Les soucis d’Uber ou les difficultés objectives de l’industrie automobile face à certains cas de figure complexes (météo dégradée, problème inattendu sur le parcours) montrent qu’il y aura toujours des accidents avec les voitures autonomes et une partie d’entre elles sera directement imputables à une erreur du logiciel. Mais il devrait y en avoir nettement moins qu’avec les humains.

Dans ces conditions, lorsque les voitures autonomes seront généralisées, puisqu’elles seront nettement plus sûres que celles conduites par des humains (à tel point que certains se demandent si conduire soi-même sa voiture ne va pas devenir illicite), la possession d’un permis de conduire, ne sera plus nécessaire. Des prédictions suggèrent d’ailleurs que ce document pourrait disparaître vers 2040.


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