L’entreprise postale UPS vient de tester avec succès une nouvelle méthode de livraison par drone. Au lieu de les faire partir depuis un centre de tri, UPS utilise des camions comme bases de lancement mobiles.

Et si les véhicules de livraison devenaient aussi des bases de lancement mobiles pour les drones ? C’est l’idée que vient d’expérimenter avec succès UPS lundi 20 février à Tampa, en Floride. En coopération avec Workhorse Group, un constructeur de drones et de camions électriques, l’entreprise postale américaine a effectué avec succès une livraison par drone depuis un camion circulant en zone rurale.

Vice-président directeur de l’ingénierie mondiale et du développement durable chez UPS, Mark Wallace ne voit que des avantages dans ces aires de lancement installées sur le toit des camions.

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Il explique : « imaginez un itinéraire triangulaire où les différents points de livraison sont à plusieurs kilomètres les uns des autres par route. Envoyer un drone depuis un véhicule de livraison ne serait-ce que pour une seule de ces livraisons permettrait de réduire les coûts liés aux kilomètres parcourus ».

Généralisé à l’ensemble de l’entreprise, ce dispositif permettrait à la fois d’optimiser la distribution des colis sur un territoire mais aussi d’éviter de devoir couvrir certaines parties du parcours par la route, ce qui permettrait à UPS d’économiser du carburant et de réduire son empreinte environnementale, tout en permettant au chauffeur de simplifier son trajet.

En l’espèce, il s’agit de fixer un drone sur le toit du camion et, à travers une trappe, le conducteur pourra placer le colis dans une cage suspendue sous le drone. Ainsi, quand le livreur aura par exemple effectué lui-même une première livraison, il pourra, avant de repartir effectuer la suite de sa journée, aller à l’intérieur de son véhicule et préparer un paquet pour le drone pour qu’il effectue la deuxième livraison.

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Le conducteur n’a alors plus qu’à appuyer sur un bouton de l’écran tactile pour envoyer le drone à une adresse donnée en suivant un itinéraire prédéfini. L’appareil est capable de couvrir une distance importante — il dispose d’une autonomie de vol de 30 minutes — et peut porter une charge utile de 4,5 kilos au maximum. Une fois sa tâche achevée, il retourne automatiquement sur le camion pour s’y recharger.

L’un des aspects les plus intéressants est que le livreur n’a pas besoin d’attendre le retour du drone pour poursuivre sa route. Il peut aller directement au prochain point de livraison. « Le drone est entièrement autonome. Aucun pilote n’est nécessaire. Le chauffeur peut donc effectuer d’autres livraisons pendant que le drone est en vol », explique Stephen Burns, fondateur et PDG de Workhorse.

« Ce test est différent de tout ce que nous avons fait en matière de drones jusqu’à présent. Il aura une incidence sur nos prochaines livraisons et notamment dans les zones rurales où nos véhicules de livraison doivent souvent parcourir plusieurs kilomètres pour effectuer une seule livraison », estime Mark Wallace. Il ne reste plus qu’à adapter la réglementation pour voir cette idée se généraliser.

Rappelons qu’UPS s’intéresse depuis plusieurs années à la livraison par drone.

Peu après la présentation de Prime par Amazon, un service de livraison par drone imaginé par le géant du e-commerce américain, l’entreprise postale a affirmé être aussi dans le coup. Parmi ses faits d’armes, il y a eu un test dans lequel la société a acheminé des médicaments sur une île, illustrant ainsi l’intérêt de cette technologie pour atteindre des endroits difficiles d’accès.


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