Les autorités allemandes ont écrit à Tesla pour demander au constructeur américain de ne plus utiliser l’expression « Autopilot » ou « Pilotage Automatique » pour décrire ses fonctionnalités d’assistance à la conduite.

Selon le quotidien allemand Bild, l’Autorité fédérale des Transports Motorisés (KBA) a intimé à Tesla de ne plus utiliser le terme « Autopilot » pour désigner l’ensemble des fonctions d’assistance à la conduite qui permettent aux conducteurs de confier en partie le volant à l’intelligence artificielle du véhicule. « Pour éviter les malentendus et les attentes erronées des clients, nous demandons de ne pas utiliser le terme trompeur d’Autopilot », a écrit l’autorité au constructeur américain.

Cet ordre intervient quelques jours après qu’un rapport interne du ministère des transports allemand a fuité dans la presse, qui concluait à titre préliminaire que le mode de conduite automatisé des Tesla Model S représentait un « danger considérable » sur les routes, notamment parce que les conducteurs n’étaient pas assez conscients des limites du système. Tesla, lui, estime qu’il a mis en place des moyens, aussi bien techniques que commerciaux, pour s’assurer que ses clients ne confondent pas autonome et automatique.

En France, Tesla continue de parler de pilotage automatique

Plutôt que « pilotage automatique » ou « Autopilot », le KBA demande aux constructeurs d’utiliser exclusivement l’expression « assistance à la conduite », ce que Tesla ne fait que lorsqu’il décrit l’utilité de son système. La même recommandation a été faite à l’ensemble des constructeurs. Elle autorisera l’expression « pilotage automatique » uniquement lorsqu’il s’agira réellement d’un « véhicule automatisé qui peut être utilisé sans une attention constante du conducteur », ce qui ne devrait pas arriver avant une petite dizaine d’années — même si technologiquement les progrès sont extrêmement rapides, il faudra de nombreuses preuves de fiabilité avant que les législateurs et les assureurs acceptent d’autoriser de tels véhicules sur les routes.

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En Chine, où le mode Autopilot de Tesla est accusé d’avoir causé la mort d’un conducteur inattentif, Tesla a déjà cessé de parler de « pilote automatique » sur le site officiel de sa filiale d’importation des véhicules. Il a ainsi supprimé toute référence à l’expression zidong jiashi qui veut dire « conduite automatique  », au profit de zidong fuzhu jiashi qui veut dire « conduite autonome assistée ».

Aux États-Unis, où le mode Autopilot était actif lors de l’accident mortel de Joshua Brown, une puissante association de consommateurs a réclamé que Tesla cesse d’utiliser le terme Autopilot dans son vocabulaire marketing, sans effet.

En France, la question soulève encore peu de débats. Sur son site internet français, Tesla continue de parler de « pilotage automatique », sans dire explicitement qu’il ne s’agit que d’une assistance à la conduite. « Le Pilotage automatique Tesla permet à la Model S de suivre parfaitement la route, de changer automatiquement de voie en actionnant simplement le clignotant et d’adapter sa vitesse grâce à son régulateur de vitesse dynamique qui réagit en fonction du trafic. Le contrôle numérique du moteur, des freins et du volant permet d’éviter les collisions frontales et latérales, tout en empêchant le véhicule de sortir de la route. La Model S vous prévient lorsqu’elle trouve une place de parking et se gare d’elle-même, suivant votre demande », peut-on lire sur la page de la Model S.

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