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En 2016, vous ne déverrouillerez pas votre smartphone avec votre iris

Les technologies de déverrouillage d'un smartphone par iris débarquent. Cela dit, leur niveau d'inconfort actuel les rend inutilisables dans la plupart des cas.

Mise à jour : précision apportée sur le Lumia 950.

Aujourd'hui, la protection des données confidentielles est un sujet qui n'a peut-être jamais été aussi important, les gouvernements ayant une fâcheuse tendance au tout surveillé mâtiné d'incompétence technologiqueChance, les moyens pour sécuriser un appareil ne manquent pas. Un iPhone moderne est une forteresse presque inviolable si elle est bien configurée et mise à jour. En alternant selon le situations des mots de passe longs, un chiffrement matériel des données et des technologies comme le déverrouillage par empreinte digitale stockée localement, on peut être assez sûr de son smartphone, quel que soit son usage.

Cela dit, si la sécurité maximale est bienvenue dans des cas particuliers, il ne faut pas oublier que les smartphones sont des outils grand public qui sont avant tout des objets de confort. Tout le challenge, pour les entreprises de la tech, est donc d'aller vers toujours plus de sécurité tout en gardant un confort d'utilisation maximal pour que cette sécurité ne soit pas pénible pour l'utilisateur.

S'il est clair que pour un professionnel de la sécurité informatique une empreinte digitale ne vaut pas un mot de passe à 20 caractères, son introduction sur l'iPhone 5S et sur la quasi-totalité des smartphones Android par la suite est une véritable révolution d'usage -- et une démocratisation efficace d'une sécurisation plus robuste qu'un code à quatre chiffres.

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En effet, rares sont ceux qui ont essayé le déverrouillage d'un smartphone ou la validation de certaines actions par empreinte digitale et qui sont revenus en arrière. Les premiers capteurs sur smartphone étaient suffisamment performants pour que l'ajout de sécurité soit transparent à l'usage. Mieux encore : il est plus simple de poser son doigt sur un bouton que de taper un code, ne serait-ce qu'un code à 6 chiffres. La génération suivante de capteurs d'empreintes digitales est tellement efficace que le mouvement est aujourd'hui transparent : on met le doigt sur le capteur en sortant le smartphone de la poche et il tombe déverrouillé sous nos yeux, prêt à l'emploi.

Le capteur d'empreinte digitale est un exemple parfait de bon timing pour le déploiement d'une technologie. Les marques ont attendu que la brique technologique arrive à maturité et que toutes les cases du cahier des charges soient cochées avant de la proposer. Malheureusement, l'évolution suivante, qui passe par la reconnaissance d'iris, ne semble pas avoir pris le même chemin.

C'est Samsung qui s'est lancé le premier dans la bataille du déverrouillage par iris grand public sur smartphone (les ventes désastreuses des Lumia n'en font pas des appareils grand public, même si Microsoft a effectivement intégré la technologie en premier sur sa gamme 950). C'est assez dommage de prendre pour exemple un smartphone qui a l'air en tous points excellent, mais Samsung a souhaité être précurseur : la marque s'expose donc à la critique. Lors de la présentation de son Note 7, Samsung a tant insisté sur la révolution capteur d'iris que nous avons bien cru que la nouvelle génération de dispositifs de verrouillage était arrivée.

Il faut dire que les arguments du Coréen étaient convaincants. Contrairement à une empreinte digitale, l'iris est absolument unique. Même votre vrai jumeau n'a pas le même iris que vous. Et il est bien plus difficile de reproduire un iris qu'une empreinte digitale. En plus, niveau sécurité, la solution Knox de Samsung a été renforcée cette année et c'est une puce matérielle dédiée qui s'occupe du chiffrement de l'appareil et des données sensibles sur le Note 7 -- comme le stockage des informations sur votre iris, qui restent en local. Le logiciel n'est pas en reste et des documents placés dans un dossier verrouillé pourront s'ouvrir uniquement avec un scan d'iris.

Côté confort, on nous l'a assuré sans aucun tremblement dans la voix : le déverrouillage d'un smartphone par iris est si confortable et si rapide qu'il est impossible de revenir à un autre type de déverrouillage après l'avoir utilisé. Oh, et bien entendu, sur le papier, tout fonctionne également avec des lunettes. Quand cette présentation a été faite, voici comment nous avons imaginé cette révolution et son fonctionnement :

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Alors quand est venu le temps de tester l'appareil, nous avons demandé en premier lieu de tester cette fonctionnalité révolutionnaire. Notre interlocuteur nous a alors donné la marche à suivre, ce qui nous a déjà ramené en quelques secondes du futur pour tomber sur la triste réalité de la technologie aujourd'hui. Pour déverrouiller un Galaxy Note 7 avec son œil il faut en fait :

Le tableau était moins réel était moins chouette, alors nous avons voulu en savoir plus.

« -- Mais du coup, ce n'est pas plus rapide, vous avez remplacé un mouvement par quatre mouvements.
-- Oui, mais le déverrouillage est plus rapide.
-- Certes, mais il faut 3 actions pour arriver à l'étape du déverrouillage.
-- Oui, mais il est plus rapide.
-- Et cela marche dans le noir ?
-- Oui, s'il y a de la lumière. »

À ce moment-là de notre conversation, nous avons eu de sérieux doutes et nous avons préféré nous taire. Et en pratique, nos doutes se sont malheureusement confirmés. Effectivement, au moment où vous avez le smartphone pile en face de vous, qu'il ne fait pas trop lumineux ni trop sombre et que vous ne bougez pas, le déverrouillage par iris est tellement rapide qu'il est transparent. Cela dit, essayez de l'utiliser dans des situations réelles de la vie quotidienne et vous allez ni une ni deux repasser au mot de passe ou au capteur d'empreinte digitale.

Pour être bien sûr qu'il ne s'agissait pas d'un problème matériel, nous avons testé la reconnaissance d'iris deux fois : sur le modèle de test lors de la présentation et, plus confortablement, sur le modèle prêté à la rédaction.

Dans le noir, comme prévu, cela ne fonctionne pas bien. Au soleil, cela ne fonctionne pas non plus pour une raison physiologique simple : vous plissez les yeux. En mouvement, cela ne fonctionne pas et si vous le faites en marchant, vous allez vous barrer complètement la vue avec votre smartphone qui va vous demander de se positionner près de votre visage, ce qui est loin d'être naturel -- ni confortable. Avec des lunettes, cela devrait fonctionner, mais le moindre reflet gêne le processus : des néons dans un bureau ou une lampe de chevet un peu forte et c'en est fini de la reconnaissance d'iris.

Finalement, la technologie en elle-même est bluffante quand elle marche, elle est techniquement impressionnante et effectivement très rapide, mais toutes ses limitations font que son intérêt pratique est proche du néant : vous pourrez l'utiliser, à la limite, pour sécuriser un dossier vraiment important sur votre smartphone. Vous n'utiliserez en revanche plus jamais le déverrouillage par iris du smartphone après l'avoir testé pour vous amuser.

Et sans en vouloir outre mesure à Samsung qui a eu le courage d'innover sur un terrain encore inoccupé, cela sera le cas sur tous les smartphones tant que la mise en place du dispositif ne sera pas parfaitement transparent pour l'utilisateur. Contrairement au capteur d'empreinte qui était déjà un plus dans sa première version, le détecteur d'iris apparaît comme un moins par rapport aux technologies déjà là.

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En 2016, on est encore très loin de la transparence et tout le marketing du monde n'y changera rien.