Uber compte dépenser 500 millions de dollars dans un projet d’envergure visant à développer son propre système de cartographie. Le but ? Limiter sa dépendance à Google Maps.

Uber veut réduire sa dépendance aux technologies développées par Google, et pour cela, la société de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) est visiblement prête à y mettre les moyens. Beaucoup de moyens. En effet, elle prévoit de dépenser pas moins de 500 millions de dollars pour concevoir son propre système de cartographie afin de ne plus dépendre de Google Maps, selon les informations du Financial Times.

À première vue, les velléités d’Uber surprennent au regard des liens que la firme a pu tisser avec Google au fil des ans. Le géant de la recherche a en effet l’un des premiers à investir dans ce qui était autrefois une toute petite startup. Mais à y regarder de plus près, force est de constater que les deux entreprises suivent une trajectoire qui risquent fort de les mettre en concurrence très bientôt.

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La voiture sans conducteur de Google.

C’est le cas de la voiture sans conducteur.

En effet, le service de voiture de tourisme avec chauffeur compte bien déployer, dans un futur proche, une flotte de véhicules autonomes — à l’instar de Google, la filiale d’Alphabet. Or, il est nécessaire de disposer d’un bon outil de cartographie pour donner du corps à cet ambitieux projet, de manière à ce que la voiture se déplace correctement dans les rues de la ville et ait accès aux informations les plus récentes.

C’est pourquoi, aux États-Unis et au Mexique, Uber a mis sur la route plusieurs voitures équipées d’appareils photo à 360 degrés (comme le fait régulièrement Google) pour collecter assez de données pour réaliser ses propres cartes. Bien entendu, l’entreprise compte faire la même chose dans les autres pays où elle exerce ses activités, afin de ne pouvoir compter que sur ses propres forces.

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Les voitures Uber pour cartographier les environs.

Cela fait déjà un petit moment qu’Uber prépare le terrain en vue du déploiement de son propre système de cartes. Les exemples sont en effet nombreux.

En juin 2015, l’entreprise embauchait Brian McClendon, l’ancien directeur de Google Maps, pour diriger son centre de technologies avancées. Quelques mois plus tôt, elle avait racheté la société deCarta, qui a une expertise dans ce secteur. Enfin, Uber a récemment annoncé une collaboration avec DigitalGlobe, une entreprise américaine spécialisée dans l’imagerie par satellite en haute résolution.

Dans ces conditions, apprendre que le service de VTC est prêt à injecter un demi-milliard de dollars pour se doter de son propre système cartographique n’est plus si surprenant.

La nouvelle témoigne aussi du caractère hautement stratégique que revêt cette décision aux yeux d’Uber. En effet, Maps aurait très largement pu faire l’affaire. Cela dit, les risques de rivalité entre les deux entreprises sur le segment des voitures autonomes paraissent avoir convaincu Uber de se méfier de Google et de ne pas trop se reposer sur des outils qui pourraient être, en définitive, ceux de son potentiel futur concurrent. Avec tout ce que ça peut impliquer derrière.


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