Au Texas, des chercheurs ont fait grandir des poumons bio-artificiels en laboratoire pendant deux ans, avant de les greffer à des cochons. Cette greffe n’a entrainé aucune complication ni de symptôme respiratoire pour l’un des cobayes. Une première.

« Les poumons sont des organes complexes à concevoir », assurent plusieurs chercheurs dans un article publié le 1er août 2018 au sein de la revue Science Transnational Medicine. Ce sont ces mêmes scientifiques qui sont parvenus à créer de toutes pièces des poumons, qu’ils ont greffés avec succès à des cochons adultes.

Le centre hospitalier rattaché à l’Université du Texas (UTMB) a fait savoir qu’une de ses équipes de recherche a réalisé cette transplantation de poumons bio-artificiels sans que cela n’entraîne de complications médicales pour les cochons. Depuis 2014, les professeurs Joan E. Nichols et Joaquin Cortiella étaient déjà parvenus à créer des poumons humains en laboratoire.

Comme le racontent nos confrères de Wired, la conception de ces poumons a demandé aux deux experts une attention toute particulière. Ces deux dernières années, ils ont ainsi régulièrement surveillé que les bioréacteurs dans lesquels se trouvaient les organes étaient toujours fonctionnels, et que les poumons étaient bien nourris en nutriments et ne subissaient pas de contamination.

De nouvelles cellules réinjectées dans une matrice

Comme l’expliquent les scientifiques dans leur article, la création de ces poumons a nécessité d’utiliser le processus de la « décellularisation – recellularisation », qui débarrasse un organe de toutes ces cellules grâce à des perfusions, afin de n’en conserver que la matrice. Ils ont suite dû réinjecter des cellules dans ces poumons, avant qu’ils ne servent à réaliser une greffe sur des cochons.

Deux semaines après cette transplantation, les deux chercheurs ont constaté que les poumons bio-artificiels « ont développé des microbiomes [ndlr : des micro-organismes, notamment des bactéries] natifs semblables à ceux des poumons ».

L’un des cochons greffés n’a présenté aucun symptôme

« Ce travail représente une avancée considérable pour le domaine de l’ingénierie des tissus pulmonaires, et le rend de plus en plus proche d’une possible application clinique », anticipent les chercheurs dans leur étude.

À la fin du mois d’avril, des neuroscientifiques avaient également réalisé une prouesse en utilisant des cochons comme cobayes : leurs cerveaux avaient été maintenus en état de fonctionnement, en dehors de leur organisme.

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