Les hackers du futur s'attaqueront-ils directement à notre cerveau ?
Après le piratage des ordinateurs, des téléphones, des boîtes mail et des objets connectés, notre cerveau pourrait bien devenir la prochaine cible des hackers.
À partir d'un simple jeu vidéo de sa conception, intitulé Flappy Whale, et de sept électrodes installés sur ses cobayes, elle a pu connaître les opinions personnelles de chacun(e) sur différentes marques de fast-foods et d'automobiles. Il lui suffisait pour cela de faire apparaître, pendant leur partie, ces différents logos de manière subliminale -- pas plus de quelques millisecondes -- mais de manière répétée.
Les casques de réalité virtuelle particulièrement à risque
En captant les signaux électriques du cerveau perçus à chaque apparition, Bonaci et son équipe ont pu recueillir la perception subjective de chacun(e). Si la préférence pour telle ou telle marque reste une information a priori dérisoire, des informations bien plus importantes -- croyance religieuse, opinion politique, pathologie, préjugés... -- pourraient être dérobées par les hackers de demain, comme elle l'explique à Ars Technica : « Les signaux électriques produits par notre corps peuvent contenir des éléments très sensibles qu'on veut garder pour soi. De plus, on peut les communiquer à autrui sans même s'en rendre compte. »
Les hackers nécessitent toutefois d'avoir accès au corps de leur cible, ce qui pourrait permettre, selon Tamara Bonaci, aux fabricants de casques de réalité virtuelle, aux applis de fitness à base d'objets connectés au corps et tout type d'appareil ou de logiciel de ce genre de récolter secrètement ce genre de données tandis qu'on s'adonne à une activité annexe. La scientifique envisage également un potentiel détournement, par des hackers, des interfaces reliées au cerveau (BCI) utilisées dans le monde médical -- auquel elle a recouru dans sa démonstration.
Heureusement, il s'agit pour l'instant d'un pur scénario théorique, aucun cas n'ayant été recensé à ce jour. Tamara Bonaci invite les développeurs de jeux vidéo à instaurer des garde-fous pour ne pas collecter plus de données que nécessaire et, en cas d'obtention, à protéger ces informations personnelles de la même manière que le nom de famille, l'âge, l'adresse, etc. Elle a déjà travaillé, de son côté, à la création du BCI Anonymizer, un outil qui permettrait d'empêcher ce genre de vols d'informations personnelles.
https://www.numerama.com/politique/211011-meme-vos-ecouteurs-peuvent-vous-espionner.html