Donald Trump a nommé Scott Pruitt à la tête de l’EPA, l’Agence de Protection de l’Environnement américaine. Pruitt est un climatosceptique qui lutte activement contre les mesures censées protéger l’environnement.

Le président-élu Donald Trump maîtrise l’art de détourner l’attention des vrais sujets. Ces arbres qui cachent la forêt ont fait réaliser très tard à la presse américaine que les propositions de celui qui était alors uniquement candidat seraient un désastre pour l’environnement. Au-delà de ses accusations de conspiration chinoise au sujet du réchauffement climatique, Trump a promis de réduire à néant les efforts américains relatifs au climat — qu’il s’agisse du Clean Power Plan ou des Accords de Paris signés lors de la COP 21.

Et si on pouvait croire que le candidat jouait les durs pour se faire élire mais que le président serait beaucoup plus modéré dans ses actes, la nomination de Scott Pruitt pour diriger l’Agence pour la Protection de l’Environnement américaine (EPA) est un premier signe qui ne trompe pas. Car Pruitt est bien des choses, mais Pruitt est avant tout un climatosceptique. Il fait partie de ces hommes politiques qui, par intérêt économique ou méconnaissance, doutent du changement climatique qui est en train de se produire et refusent l’hypothèse que l’homme y est pour quelque-chose — un fait sur lequel s’accorde une immense majorité des scientifiques qui travaillent indépendamment sur le sujet.

CC Gage Skidmore

CC Gage Skidmore

Sa dernière action en date, aux États-Unis, est d’avoir participé à une action légale contre l’EPA, l’agence qu’il va diriger, au sujet du Clean Power Plan de Barack Obama, un grand projet qui vise à limiter l’émission de gaz à effet de serre, notamment en encadrant la production des centrales électriques à charbon. En d’autres termes, Trump a nommé à la tête d’une agence l’un des principaux opposants aux actions qui ont été prises par l’administration Obama — et Pruitt se retrouve dans la position confortable d’être à la fois juge et plaignant.

Au-delà de ses actions et de ses convictions, Pruitt a aussi été mis sur le devant de la scène pour son implication dans le lobbyisme des compagnies qui fondent leur business sur les énergies fossiles. Ainsi, quand il était encore Procureur Général de l’Oklahoma, Pruitt avait signé de sa main une lettre contestant les résultats des études pointant les émissions de gaz à effet de serre des forages pour extraire du gaz naturel. Problème : cette lettre avait été écrite par les avocats de Devon Energy, l’une des plus grosses entreprises locales du secteur des hydrocarbures. Pour un homme d’état censé représenter les intérêts publics et non ceux des entreprises, cela fait tache.

Reste que Donald Trump a jugé que Pruitt était un homme d’expérience et qu’il saura mener l’agence dans la bonne direction. Dans un entretien au Guardian, Trip Van Noppen, président de Earthjustice, un cabinet d’avocat spécialisé dans les questions liées à l’environnement, a affirmé que la tête de l’EPA devait revenir à quelqu’un « qui doit s’assurer que les Américains respirent un air pur et boivent une eau potable, pas quelqu’un qui s’assure que ceux qui polluent gagnent plus d’argent ».

Donald Trump a jugé que Pruitt était un homme d’expérience

À la direction de l’EPA, Scott Pruitt pourra choisir de ne pas combattre la plainte menée notamment par « Scott Pruitt Procureur Général » au sujet du Clean Power Plan, repoussant indéfiniment son application.


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