À partir du mois de mars, les entreprises non chinoises n’auront plus le droit de distribuer des œuvres sur Internet en Chine, sauf si elles passent par l’intermédiaire d’une entreprise chinoise soumise à des règles d’auto-censure.

Du protectionnisme économique sous les habits du protectionnisme culturel. Il ne sera bientôt plus possible pour une entreprise étrangère de publier des œuvres sur Internet destinées au marché chinois. Le South Morning China Post indique que les autorités ont décidé de modifier la législation pour interdire purement et simplement aux éditeurs non-Chinois de distribuer eux-mêmes des « œuvres créatives » en Chine, qu’il s’agisse de musiques, de films, de jeux vidéo ou de dessins animés.

La nouvelle réglementation qui remplace celle permissive édictée en 2002, dans un contexte d’adhésion de la Chine à l’OMC, sera effective à partir du mois de mars 2016. Toute forme d’art provenant de l’étranger sera bannie, sauf si elle est distribuée par l’intermédiaire d’une entreprise chinoise, qui doit elle-même se soumettre à des règles de censure de plus en plus strictes.

Une usine à gaz administrative

Ces entreprises qui souhaitent coopérer avec des éditeurs étrangers devront obtenir leur propre homologation, en plus des règles déjà applicables.

L’an dernier, la Chine a par exemple imposé que chaque chanson publiée sur une plateforme de streaming soit évaluée par les plateformes pour vérifier qu’elle ne viole aucune des règles imposées en matières de contenus culturels. Les plateformes qui dérogeraient au cahier des charges engagent leur propre responsabilité pénale et peuvent perdre leur droit d’exercer, ce qui les incite à privilégier la censure en cas de doute.

Comme le note Tech In Asia, les nouvelles règles annoncées dimanche dernier à l’encontre des créations étrangères  l’ont été par l’Administration de l’État pour la Presse, la Publication, la Radio, le Film et la Télévision (AEPPRFT). Elles viennent donc se sur-imposer aux règles précédemment annoncées, qui avaient été édictées directement par le ministère de la Culture. Selon le site asiatique, « il est probable que les éditeurs devront rechercher des autorisations des deux administrations avant qu’un contenu puisse être légalement publié ».

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