Sous pression des labels, le site YouTube-MP3 spécialisé dans le « stream ripping » est sur le point de fermer ses portes. Le gérant du site a conclu un accord avec l’industrie du disque qui inclut notamment la fermeture du service.

Les jours de YouTube-MP3 sont manifestement comptés. À en croire des documents obtenus par Torrentfreak, le célèbre site de « stream ripping » va bientôt tirer sa révérence. Le gérant du site, Philip Matesanz, a en effet saisi la porte de sortie qui se présentait à lui en signant un arrangement avec l’industrie du disque aux États-Unis, et ainsi éviter de plus graves ennuis devant la justice.

Le « stream ripping » est une pratique qui consiste à enregistrer des contenus diffusés sur des services de streaming, via des sites tiers comme YouTube-MP3. La fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) avait attaqué ce phénomène dans une étude.

Une surprise ? Pas vraiment. Cela fait des années que la plateforme qui permet de convertir des vidéos sur YouTube en fichiers MP3 est dans le collimateur des maisons de disques. L’an dernier, le site figurait sur la liste noire de la RIAA (Recording Industry Association of America), la principale association chargée de défendre les intérêts de l’industrie du disque aux États-Unis.

YouTube-MP3 a même été mentionné dans le rapport des autorités américaines sur les pires sites pirates dans le monde. Cette liste, réévaluée tous les ans par le représentant au commerce, se trouve dans un rapport évaluant les actions menées par les États en matière de protection de la propriété intellectuelle. Des sites comme The Pirate Bay, 4Shared ou ExtraTorrent sont aussi mentionnés.

2016, un tournant

2016 a toutefois marqué un tournant, avec la décision de plusieurs labels (dont UMG Recordings, Capitol Records, Warner Bros, Sony Music, Arista Records, Atlantic Records) de porter plainte devant un tribunal californien. Ensemble, ils ont reproché à YouTube-MP3 d’avoir amassé des millions de dollars grâce à la publicité, sans jamais reverser la moindre part aux ayants droit.

La pratique du « stream ripping » serait en plein essor, d’après l’industrie du disque. Une enquête menée par l’IFPI montre que 49 % des sondés âgés de 16 à 24 ans ont déjà utilisé l’un de ces sites dédiés. Ils n’étaient que 41 % un an avant. Sur l’ensemble des sondés, la pratique est répandue chez trois internautes sur dix, en hausse de 10 % par rapport à la précédente mesure effectuée douze mois plus tôt.

YouTube

Le détail de l’arrangement entre les plaignants et YouTube-MP3 n’est pas connu mais il est question de transférer le nom de domaine à l’industrie du disque, d’interdire au gérant du site d’avoir affaire de près ou de loin au « stream ripping » et de verser une indemnité, sans doute symbolique et surtout réaliste, Philip Matesanz ne pouvant probablement pas verser des millions de dollars aux majors.

L’accord à l’amiable entre les deux parties, qui doit encore être approuvé par le tribunal américain, sera sans aucun doute présenté comme une victoire par les ayants droit, qui montreront qu’avec une action judiciaire et une volonté forte, il est possible de tordre le bras à un site de « stream ripping ». Reste que si cette plateforme ferme effectivement ses portes, bien d’autres sont prêtes à prendre la suite.

La RIAA a d’ailleurs quelques autres convertisseurs dans le collimateur, qu’elle cite dans sa liste noire : p3juices, Convert2mp3, Clipconverter, Savefrom, Youtube2mp3 ou encore Onlinevideoconverter.


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