Une erreur dans le texte ?

C'est le bon endroit pour nous l'indiquer !
Attention, ce formulaire ne doit servir qu'à signaler une erreur. N'hésitez pas à utiliser la page de contact pour nous contacter ou nous faire part de vos suggestions. Merci.

Etape 1

Cliquez sur les paragraphes contenant des erreurs !

1985-2017 : à la mémoire de Paint, langage universel aussi addictif que frustrant

Paint ne sera bientôt plus. Après trois décennies au service du mauvais goût, le logiciel venu des profondeurs de Windows 1.0 prend sa retraite. L'introduction de Paint 3D rend obsolète l'outil de retouche matricielle le plus connu du monde.

1985-2017 : adieu Paint, langage universel aussi addictif que frustrant

Mise à jour du 25 juillet 2017 : Microsoft a annoncé que Paint resterait disponible gratuitement dans le Windows Store.

Chaque génération, depuis 32 ans, a son souvenir de PaintCette étrange page blanche qui s'ouvrait à la créativité de son utilisateur a imposé son style, sa simplicité et son mauvais goût à des millions d'internautes.

Trop simple, ultra-limité et mal-foutu, Paint est pourtant un langage universel : qui n'a pas pianoté quelques gribouillis assortis d'un texte comique sur le logiciel ?

Langage universel des débutants en informatique

Souvent lié à nos premiers pas dans l'informatique, le logiciel s'est fait une réputation mondiale et intergénérationnelle. Aux quatre coins du monde, vous trouverez quelqu'un qui « sait » utiliser Paint -- comme s'il y avait un savoir-faire.

Et encore aujourd'hui, on trouve des candidats qui s'aventurent à l'inscrire dans leurs compétences informatiques lors de la rédaction de leur CV. Enfin, au cours des trois dernières décennies, on trouvait aussi toujours un gamin en train de dessiner une bouille pataude sur le logiciel, attablé à l'ordinateur familial, alors qu'un autre met en page la carte de son goûter dessus.

Désormais, les choses ont changé. Les plus jeunes ne connaissent même plus Paint. La faute aux téléphones et aux tablettes, qui ont rendu l'introduction au graphisme moins austère, plus ludique et surtout moins frustrante. Car si Paint est lié à un sentiment, c'est bien celui de la frustration.

Se présentant comme un outil de retouche matricielle, on imaginait le programme capable de magie, de rendre le sourire aux grincheux des photos, de faire des logos qui claquent, etc.

En général, à la fin, on exportait un JPEG mal-compressé où une typo affreuse -- Comic Sans ou autre, pas de discrimination -- ornait maladroitement une bouillie de pixels de laquelle vous tiriez une fierté maladroite.

« Regarde Chantal, c'est le carte du resto, j'ai mis la police Papyrus, ça fait authentique ! » phrase entendue en 2004, à cause de (ou grâce à) Paint déjà. Mais au-delà de nous faire croire que nous avions des talents fictifs, Paint a également forcé la main à des générations de clients qui ne sauront, à cause du programme, jamais exprimer leur besoin en matière de graphisme. Connu comme le loup blanc dans le métier, la phrase « je vous ai fait une démo sur Paint » (parfois remplacé par Microsoft Word) est un cauchemar bien connu chez les graphistes.

Les adieux à Paint

Plus sporadiquement, Paint laisse derrière lui un héritage honorable. Principalement du côté des mèmes où le logiciel, bien que mauvais, était justement utilisé pour son résultat grossier et ses gribouillis atroces.

On ne compte plus le nombre de feu Pepe dessinés à l'arrache sur Paint qui remportaient tous les suffrages sur Reddit, mais également les rage faces qui n'auraient pu exister sans Paint. Ces dessins ratés sont ensuite devenus des mèmes à part entière, le jeu était alors de parvenir à un résultat pas forcément ressemblant mais drôle.

Enfin, toujours dans le domaine du vaguement artistique, Paint a servi de plateforme pour de nombreux pixel artistes lorsque la tendance était à son sommet. Ces dessins en 2D étaient particulièrement simples à réaliser sur Paint, où un zoom appuyé faisait apparaître une grille de pixels qu'il ne restait plus qu'à remplir en suivant les lois de la perspective isométrique.

La palette de possibilités réduite du logiciel devenait alors un formidable cadre créatif qui pouvait ensuite s'étendre à des milliers de pixels que l'on pensait comme une vraie mosaïque du nouvel âge. La mode a fini par passer, mais les souvenirs et les œuvres demeurent.

Paint 3D, le remplaçant de notre bon vieux programme Microsoft, n'a plus grand chose à voir avec son ancêtre. Ce dernier ayant été pensé pour la productivité, il ne pouvait naturellement pas reprendre les bases de notre logiciel adoré.

Mais avec Paint, c'est une petite partie de nos débuts dans l'informatique qui s'éloigne, au moins pour la génération Y.

Regretté, Paint ? Certainement pas, c'est quand même un logiciel dont la nullité n'a d'égale que la longévité. « Comme Windows ! » raillent déjà certains. Pas nécessairement à tort, puisque Microsoft aussi aimerait tourner une page avec cette disparition : l'entreprise espère bien pouvoir s'adresser aux professionnels avec son Paint 3D.