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Test de Dead Rising 4 : Capcom ferait mieux de mettre Frank West à la retraite

Ce bougre de Frank West, héros de la saga Dead Rising, est de retour pour un quatrième épisode sur Xbox One et Windows 10. Et il ferait bien de prendre sa retraite. 

Présente au lancement de la Xbox One, la franchise Dead Rising continue de se perfectionner en exclusivité chez Microsoft. Avec Dead Rising 4, Capcom entend revenir aux sources en réintroduisant Frank West, héros du premier opus. Pour Noël, le journaliste le moins héroïque de l’histoire des apocalypses de zombie doit enquêter encore une fois au centre commercial de Willamette. Il y a donc de la nostalgie dans ce DR -- pour les intimes --- et cela se ressent d’ailleurs dans presque tous les compartiments du jeu. Mais il reste à confirmer qu’il s’agit d’une exclusivité de taille pour la Xbox One et Windows 10.

Dead Rising 4 s’articule encore une fois autour de la même intrigue rabâchée, rabâchée et encore rabâchée. Il y a des morts-vivants par milliers, un complot gouvernemental, des habitants laissés à l’abandon… En bref, nous sommes en face d’une histoire éculée. Sauf que là où ses prédécesseurs jouaient la carte de l’autodérision pour se moquer gentiment des rejetons de George A. Romero, Dead Rising 4 surprend, dans le mauvais sens, avec un traitement très sérieux des enjeux reposant sur un twist assez ridicule.

Il y a bien les quelques blagues de Frank West pour détendre l’atmosphère mais, globalement, c’est un peu trop premier degré pour vraiment s’y plonger corps et âme.

Dead Rising 4

L'épisode de trop

On pourrait alors croire que Capcom a fait des concessions pour moderniser quelque peu la formule, qui commençait sérieusement à sentir le moisi (ce qui tombe plutôt bien vu qu’on parle de zombies). Car les développeurs ont abandonné l’un des principaux atouts des Dead Rising : la notion de temps et le stress qui en découle. Garant d’une certaine forme de tension et, par extension de challenge, le nombre de jours limités pour voir le bout du tunnel est remplacé par une expérience classique et nichée dans un monde ouvert.

En somme, c’est yolo pour Frank West et le joueur, qui n’aura plus à se soucier de se dépêcher pour terminer les différents objectifs. Un point assez surprenant et venant inhiber fortement la difficulté au regard de souvenirs douloureux de Dead Rising premier du nom.

Cela revient à dire que Dead Rising 4 s’est casualisé, misant sur l’accessibilité à tout prix en abandonnant les rares qualités qu’il lui restait. Dans les grandes lignes, le gameplay n’a pas changé d’un iota. Au mieux, il a gagné un peu en souplesse et conservé certaines tares (le ramassage…). C’est toujours un vaste défouloir avec des milliers de morts-vivants servant de chair à pâté. Capcom introduit bien quelques nouveaux types de méchants, beaucoup plus évolués, mais oublie de les rendre réellement plus difficiles à battre.

Pour éliminer tout ce bon monde, soldats et groupuscules de rebelles y compris, Frank West dispose d’un arsenal hyper varié, allant de la poêle au fusil à pompe en passant par le disque vinyle (référence à Shaun of the Dead). L’astuce consiste par ailleurs à associer des objets ramassés pour créer des armes aussi loufoques que dévastatrices. Sans nul doute un peu trop d’ailleurs eu égard à la faible vulnérabilité des ennemis. Même les boss ne vous donneront pas de fil à retordre, à contrario des Psychopathes d’antan.

Dead Rising 4

Vite plié

De fait, les chapitres, appelés ici des affaires pour faire plus journalisme, défilent à vitesse grand v et le générique de fin ne nécessite pas plus de 6/8 heures pour s’afficherÀ cette faible durée de vie s’ajoute le sentiment de ne pas avoir vécu une aventure réellement décoiffante et/ou marquante. Capcom a pensé à agrémenter son monde ouvert de quelques événement secondaires.

Toutefois, la leçon est un peu trop récitée par cœur pour donner envie de s’y perdre, d’autant que la structure même des environnements, obligeant parfois à conduire un véhicule à la physique douteuse, est trop étroite ou manque de clarté. Il aurait fallu que les quêtes soient plus scénarisées et mieux intégrées à l’histoire.

Bien sûr, Frank West a droit à ses arbres de progression pour améliorer ses compétences, débloquables grâce à des points obtenus en gagnant de l’expérience et des niveaux -- rien de neuf sous le soleil, ou plutôt sous la neige. En outre il ne sort jamais sans son fidèle appareil photo, aussi utile pour terminer les rafraichissantes phases d’enquête consistant à photographier les bons indices, que pour prendre des clichés loufoques, dont des selfies.

Cette mécanique, on s’en sert finalement assez peu durant nos pérégrinations dans Willamette et ses alentours. Dans le même ordre d'idée, la possibilité de revêtir temporairement et de temps en temps un exosquelette n'apporte pas grand-chose, hormis l'attrait du neuf et un surplus de dégât.

Dead Rising 4

Vilain pas beau, comme un zombie

Dead Rising 4 n’est pas aidé non plus par son habillage. Graphiquement, l’exclusivité Microsoft se révèle assez quelconque et ne s’inscrit jamais dans la catégorie des baffes visuelles à cause de ses textures baveuses. Un écueil qu’elle rattrape un tant soit peu avec son ambiance au parfum de Noël apocalyptique, où la neige se mélange au sang et à la chair. Il ne faudra pas trop compter, en revanche, sur les performances du moteur physique, capable du meilleur (afficher des centaines de goules en même temps) que du pire (des bugs de collisions impardonnables en 2016). C’est Jingle Bells, certes, mais les clochettes ne sonnent pas toutes avec la même qualité.

Pour terminer et c’est encore un atout abandonné, Dead Rising 4 oublie la campagne jouable en coopératif pour mieux introduire un mode multijoueur jouable jusqu’à quatre. Il consiste en des objectifs de survie où l’entraide nécessaire se marie avec le compétitif induit de la course au meilleur score. Un système de progression, indépendant du solo, est présent pour donner une carotte aux aventuriers. Une idée louable sous couvert que vous trouviez des partenaires pour vous accompagner.

Car un Noël seul, c’est un peu la mort, quand même.