L’empreinte du monument a été conservée avant les destructions infligées par les membres de l’État islamique. L’arche syrienne a pu être recréée, sans son histoire, ni sa mémoire, et trônera pendant une semaine à New-York.

Une arche détruite pendant la guerre syrienne par l’État Islamique a été recréée à une échelle légèrement réduite (aux deux tiers). Un souvenir sans mémoire du patrimoine disparu en Syrie, reproduit grâce aux technologies 3D. Le monument sera exposé à New-York pendant une semaine après avoir été exposé à Londres en avril dernier. Rien ne remplacera les 2 000 années d’histoire qui étaient contenues dans la pierre des monuments détruits par l’organisation de l’État islamique depuis les destructions volontaires du patrimoine au Proche Orient.

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La réplique a été produite par l’Institute for Digital Archeology (IDA) grâce à des modèles 3D réalisés grâce aux photos accessibles de l’arche avant sa destruction. Les photos récoltées provenaient d’archéologues mais également de touristes s’étant rendus à Palmyre, où l’arche demeurait avant sa destruction en mai 2015.

Ce sont ensuite deux robots qui en Italie ont recréé le monument à partir des modèles, en le sculptant dans du marbre égyptien. Les destructions de monuments syriens avaient été diffusées largement sur le web par l’État Islamique, qui se servait de ces actes comme une propagande à destination de l’Occident, expliquant que ses destructions étaient réalisés pour s’en prendre à l’idolâtrie qu’ils représentent. Paradoxalement, malgré la diffusion des destructions en ligne, des nombreux artefacts ont été vendus sur le marché noir par l’État islamique pour percevoir des revenus supplémentaires.

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Placée près du World Trade Center, la mairie de New York souhaite faire de l’arche un véritable symbole de solidarité et de résilience face au terrorisme. Laissant entendre que le patrimoine mondial ne peut être détruit, et que sa mémoire survivra aux guerres. Mais malgré la forte portée symbolique de la reconstitution, l’arche, ainsi refaite, ne manque pas par son existence de rappeler la destruction d’une partie de la mémoire syrienne. Alicia Glen, adjointe au maire de New York ajoute : « c’est tout d’abord un acte de solidarité avec le peuple syrien, et un acte de défiance envers le terrorisme ».

Par ailleurs, après une escale à Dubaï, l’arche devrait prendre la place de l’originale à Palmyre, la ville ayant été conquise par le gouvernement Syrien en mars.

Les technologies échoueront toujours à reproduire une mémoire de la pierre, néanmoins, l’existence d’un tel symbole et sa résilience portent un message d’espoir pour l’avenir. L’arche factice est la première étape d’une préservation du récit de l’humanité, par la technologie à défaut de consensus autour de la protection de la mémoire.

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