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Critique : Love sur Netflix, l'amour vrai

Malgré son titre un peu guimauve, Love est un des derniers-nés des « Netflix Originals ». Et passé les a priori, cette série sur l'amour au XXIe réserve de belles surprises. 

Love, quatre lettres dont le O prend la forme d’un cœur fléché. Je me souviens très bien de ce moment lorsque Netflix m’a annoncé l’arrivée de sa nouvelle série originale, créée par Judd Apatow, Lesley Arfin et Paul Rust, qui tient le rôle de Gus, l'un des principaux acteurs. « Aïe, encore un truc mièvre qui sort quelques jours après la Saint-Valentin », me suis-je dit. Il faut dire que le synopsis n’était pas des plus vendeurs non plus : « chacun essayant de se remettre d’une rupture douloureuse, bla bla bla... ».

https://www.youtube.com/watch?v=Ym3LoSj9Xj8&ab_channel=NetflixUS&Canada

Et puis, un dimanche froid et pluvieux de février, lendemain de fête difficile, où l'équation du réconfort se trouve être un canapé associé à Netflix, je me suis lancée : j’ai démarré Love, assez perplexe.

Déstabilisant

Déstabilisant, c’est le terme qui m’est venu à l’esprit après avoir regardé les trois premières minutes de l'épisode pilote. Le côté niais, coulant, mièvre tant redouté que je pensais découvrir a laissé place à une scène de sexe ultra bestiale, surprenante, voire gênante. Le ton est donné, Love n’est pas une série qui fait dans la dentelle.

La série se déroule dans une ville synonyme de paillettes, de stars et de glamour : Hollywood. Ces aspects de la ville ne sont toutefois pas abordés puisque Love n’est pas là pour le strass. Non, Love c'est l'histoire de Gus et Mickey, les deux protagonistes qui se font larguer du jour au lendemain. Le destin -- de la série -- fait qu’ils se rencontrent au détour d’un supermarché alors que Mickey, une jeune femme accro à l’alcool et aux médicaments, se bat avec le vendeur pour une histoire de café et de porte-monnaie oublié après une nuit à errer. Nous n'en dirons pas plus sur la suite de l'histoire. 

Ultra connexion

Sans entrer dans le vif du sujet et dévoiler des détails qui spoileraient la série pour ceux qui ne l’ont pas encore découverte, la force de Love se trouve dans son réalisme. Elle tranche en tout avec celles mâtinées de romantisme. 

Une réalité faite de problèmes amoureux, d’addictions -- quelles qu’elles soient --, d’amitié, d’humour décalé et sans retenue. Mais le côté réaliste de la série prend surtout forme avec le mode de vie ultra-connectée de ces trentenaires se déplaçant systématiquement en Uber -- quand d'autres réalisateurs utilisent encore des taxis pour faire déplacer leurs personnages -- s’échangent des textos à longueur de journée entre iPhone et Samsung -- pour dire à quel point la série traite de la diversité -- et se pistent grâce aux publications Instagram. 

D'une certaine façon, on s'identifie à ces personnages, on se sent proche d'eux, allant même jusqu'à s'accaparer quelques-uns de leurs problèmes. Ce côté réaliste n'est pas une chose si naturelle à aborder pour un réalisateur en 2016, surtout quand on regarde les deux premiers épisodes de Fuller House (La fête à la maison, 20 ans après)  et que les personnages parlent d'Angry Birds, sur fond de rires pré-enregistrés, comme étant une nouveauté. 

Des rires

Love c'est aussi et surtout de l'humour : bourdes et humour décalé, voire acide.

Les réalisateurs se sont libérés de tous les clichés propres au cinéma, comme de la vraie vie. Paul Rust incarne Gus, nez proéminent, grosses lunettes, non-coupe de cheveux et style vestimentaire d'un ado de quinze ans. Pour autant, durant les dix épisodes qui composent cette première saison, Gus cumule les rencards et « expériences sexuelles ». On est assez loin de l'image du geek qui n'arrive jamais à séduire une fille. D'ailleurs, Mickey, jouée par Gillian Jacobs, ne restera pas insensible à Gus. Mickey est ce genre de nana cool, branchée, au style vestimentaire audacieux et hipster qui fume un joint avant consommer de la junk food « pour encore mieux l'apprécier ».

Même si les blagues sont parfois potaches, l'humour reste fin tant il est poussé à l'extrême et le spectateur ne s'offusquera pas d'entendre une gamine de dix ans faisant carrière dans le cinéma, ne trouver aucun intérêt à écouter les cours de maths dispensés par Gus, puisqu'elle a un comptable à qui elle fait confiance « car il est juif orthodoxe ».

Ce fameux dimanche froid et pluvieux de février, quand j'ai commencé Love tout en étant perplexe, je ne pensais pas dévorer la série d'une seule traite et il était déjà lundi... tôt dans la nuit.