Twitter a reçu plusieurs demandes de retrait visant des tweets de deux comptes relayant des GIF de foot américain. Provisoirement suspendus, ils ont été rétablis une fois les messages litigieux nettoyés.

Qu’on se le dise : les organisateurs des grandes compétitions sportives et les puissantes ligues professionnelles n’apprécient pas du tout la propagation de courtes séquences de match sur Internet. En particulier lorsque des chaînes de télévision ont acquis à prix d’or les droits de diffusion. Et cela vaut aussi bien pour les images animées (GIF) que pour les courtes vidéos (Vine), même lorsqu’elles ne durent que quelques secondes.

Aux États-Unis, raconte le journal Le Monde, la très influente ligue nationale de football américain (NFL) est ainsi parvenue à faire suspendre provisoirement les comptes Twitter de deux médias américains qui avaient diffusé des GIF montrant des passages de certains match de foot américain. Les comptes ont été rétablis depuis, mais plusieurs messages contenant des images animées ont été nettoyés.

Les deux comptes en question sont Deadspin et SBNation, qui appartiennent respectivement à Gawker et Vox. Dans ses règles relatives au droit d’auteur, Twitter indique qu’il peut suspendre et avertir des utilisateurs, le temps de vérifier les notifications reçues par les titulaires de droits.

Cette offensive contre la diffusion de courtes séquences montrant des extraits de compétitions sportives ne se limite évidemment pas pas au foot américain. En Europe, où le football est le sport-roi, les ligues professionnelles sont aussi très actives, à l’image des pressions exercées par la Premier League au Royaume-Uni et la Ligue de Football Professionnel en France pour faire cesser ces reprises.

Pas de gif ou de vine sur le foot

On se souvient par exemple de la mise en garde faite l’an dernier par Dan Johnson, le directeur de la communication de l’équivalent britannique de la Ligue 1 française :

« C’est une violation de copyright et nous tenons à décourager les fans de faire ça. Nous sommes en train de développer des technologies qui passeront en revue les GIF et les Vine, et nous travaillons avec Twitter pour limiter ce genre d’activité. Je sais que ça donne l’impression que nous sommes des rabat-joies, mais nous devons protéger notre propriété intellectuelle », expliquait-il, dans des propos rapportés par la BBC.

Un son de cloche que l’on retrouve en France, puisque la Ligue de Football refuse elle aussi de voir se répandre sur la toile des vidéos Vine de quelques secondes ou de simples images animées soient postées par les internautes, alors qu’elles participent à leur façon à la promotion de ce sport. C’est ce que relevait l’an dernier le journaliste Jérôme Latta dans un article consacré à la répression de ces petits contenus

« Il faut surtout comprendre que les séquences courtes comme les Vine ou les Gif animés sont des façons de partager le football – littéralement, sur les réseaux sociaux –, qu’elles participent à son attractivité, à la promotion des compétitions, à l’intérêt qu’elles suscitent. Sans menacer leur valeur économique ».

Coup d’épée dans l’eau

Il y a trois ans, lorsque le CSA a lancé une consultation pour la régulation de la diffusion de vidéos de sport sur Internet, il était question de mettre au point des règles autorisant sous certaines conditions la reprise gratuite d’extraits de retransmissions, lorsque des droits exclusifs ont été acquis par un diffuseur. Mais cette réflexion a finalement été mise de côté sous la pression des chaînes de télévision.

Comme nous l’écrivions lors de l’affaire ReplayLastGoal, qui proposait aux internautes de voir les buts de la coupe du monde de football au moment où ils sont marqués, via à un script qui automatise leur publication sur Twitter, cette reculade du CSA a constitué une vraie défaite, alors que la loi de 2012 modifiant le code du sport indique que l’acquéreur d’un droit de diffusion ne peut s’opposer «à la diffusion, par d’autres services de communication au public par voie électronique, de brefs extraits prélevés à titre gratuit ».

C’était alors au CSA de définir un cadre adapté. Occasion manquée.

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