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En France, 40 % des emplois peuvent être remplacés par des machines

L'institut McKinsey frappe à nouveau avec une large étude sur la robotisation des économies. Le centre de recherche qui avait déjà alerté sur les transitions de nos marché du travail vers l'automatisation dresse aujourd'hui une somme de projections pour chacune des économies mondiales, en fonction de leur capacité à être robotisée. 

En observant l'évolution récente des technologies et en projetant leur utilisation dans l'économie, quel taux de robotisation des emplois obtenons-nous ? C'est la question que se sont posés trois analystes de l'institut McKinsey afin de dresser un portrait instantané de nos économies face à l'automatisation.

Qui peut être remplacé par la machine ?

En fonction des disparités et particularités de chacune des économies nationales, les économistes ont réussi à schématiser et quantifier le nombre d'emplois qui pourraient être complètement robotisés.

Les différents robots et solutions comme l'informatique dans les nuages et les intelligences artificielles ont été analysés en fonction de leur état de développement actuel et leur capacité réelle à remplacer le travailleur. Or de cette première analyse, l'institut tire un bilan relativement classique : malgré les progrès des intelligences artificielles pour gérer des tâches de service, les robots mécaniques sont toujours les plus compétents pour se charger d'emplois qui existent. De fait, c'est principalement dans la manufacture, et plus faiblement dans le service, que les machines sont les éventuelles égales de l'homme face au travail.

En conséquence, les économies sont forcément plus ou moins sujettes à cette automatisation en fonction de la représentation du secteur secondaire dans le pays en question. Les chercheurs ont également étudié les forces et faiblesses démographiques d'une économie, en imaginant notamment qu'il est plus facile de faire transiter une nation vieillissante vers l'automatisation qu'une nation plus jeune, qui aura forcément moins à tirer des gains de productivité apportés par les robots.

Au total ce sont 46 pays qui ont été analysés par les économistes : ces derniers représentent 80 % du marché du travail mondial, précise l'institut. De manière très générale, le premier résultat obtenu par l'étude est une moyenne très éloquente : aujourd'hui, la moitié des activités rémunératrices de l'économie mondiale peuvent être accomplies par des technologies existantes. 

En fin de compte, ce sont 1,2 milliards d'emplois à temps plein et quelques 14,6 billions (mille milliards) de dollars américains de salaires qui pourraient être économisés au profit d'une automatisation de l'économie mondiale. Pour chaque pays, la moyenne  de la robotisation possible change mais reste contenue entre 40 et 55 %, aucune économie n'ayant un marché du travail préservé à plus de 60 %. 

En Europe, la France fait figure de rescapée de la tempête robotique avec ses 43,1 % d'emplois pouvant être automatisés. En réalité, cette part est tout à fait impressionnante à l'échelle de notre économie mais face à une économie japonaise dont 55,7 % des emplois peuvent être robotisés, on comprend que l'affaiblissement de l'industrie française protège ironiquement notre marché du travail de la robotique.

Toujours de notre côté de l'Atlantique, seul le Royaume Uni et la Norvège garantissent plus d'emplois irremplaçables grâce à une économie très portée sur le service et les professions cadres. Au total, en Europe, ce sont 60 millions d'employés (et 1,9 billions de dollars) qui sont robotisables dans les cinq plus grandes économies du vieux continent (France, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume Uni).

Enfin les économistes préviennent que le facteur politique et social doit également être pris en compte pour anticiper la capacité de transition d'une économie. Ils constatent que la robotique est un véritable chemin d'avenir pour assurer une croissance durable après le vieillissement des économies moteurs du monde (de la Chine à l'Allemagne) : elle boostera littéralement l'économie mondiale alors que celle-ci est promise à un destin morne à cause d'une stagnation et d'un déclin de la main d'œuvre des grandes économies. Par an, l'automatisation pourrait assurer une croissance mondiale contenue entre 0,8 % et 1,4% du PIB mondial.

Bien sûr, face aux gains de l'automatisation, tous les pays sont loin d'être égaux. Il y a évidemment des gagnants, les économies développées en stagnation (de l'Australie à l'UE en passant pour le Japon et les USA), mais également des perdants.

L'Inde, l'Indonésie, le Mexique, l'Arabie Saoudite ou encore la Turquie ont peu à gagner dans cette robotisation, compte tenu de leur fort développement démographique. Les prochains défis de ces économies seront de garantir un emploi aux jeunes générations.