Le garde des Sceaux a appelé à « une vigilance particulière au risque d’attaque informatique » pendant l’élection présidentielle. La commission chargée de superviser le scrutin a été avertie.

Crédibles, les risques de cyberattaques contre le bon déroulement de la campagne présidentielle ? En tout cas, le gouvernement affiche sa détermination à se tenir prêt à toute éventualité. Après les mises en garde lancées à la mi-février par le ministre des affaires étrangères et la tenue de deux Conseils de défense et de sécurité nationale dédiées à la protection de l’élection, le garde des Sceaux est intervenu dimanche sur ce sujet.

Profitant de l’installation de la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle, dont la mission est de « veiller à ce que les candidats bénéficient des mêmes facilités de la part de l’État » et de s’assurer « notamment de la conformité des affiches et des professions de foi des candidats aux dispositions en vigueur », le ministre de la justice a annoncé qu’une attention toute particulière serait accordée aux attaques informatiques.

CC Philippe Grangeaud

CC Philippe Grangeaud

« Si un candidat estime qu’il fait l’objet d’une attaque susceptible d’affecter le déroulement de sa campagne, il pourrait saisir la commission », a confirmé le président CNCCEP, Jean-Marc Sauvé, également à la tête du Conseil d’Etat. Mais, a-t-il ajouté, il revient d’abord aux candidats et aux partis politiques de « mettre en oeuvre les solutions adéquates » pour y faire face, en prenant soin par exemple de conserver les sites à jour, ce que n’ont pas fait les équipes de François Fillon et d’Emmanuel Macron.

Mais si des attaques de grande ampleur surviennent malgré les mesures de prévention adéquates, le CNCCEP, en lien avec les autres services de l’Etat, comme le Secrétariat général pour la sécurité et la défense nationale et l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information, pourront lancer un examen de la situation et, le cas échéant, en accord avec le Conseil constitutionnel et le ou les candidats affecté(s), engager les investigations techniques nécessaires.

La véritable préoccupation concerne les attaques menées par des structures dotées de capacités massives d’action et de traitement de l’information

« La Commission informera le candidat des conclusions de l’agence sur la réalité et l’ampleur de l’attaque, ainsi que sur l’étendue des dommages causés, sous réserve des données à caractère confidentiel », explique la CNCCEP, qui estime que la « véritable préoccupation concerne les attaques qui pourraient être menées par des structures dotées de capacités d’action et de traitement de l’information massives, et qui rendraient inopérantes de telles mesures de prévention, notamment dans l’hypothèse où ces attaques auraient été préparées de longue date »

Et ensuite ? « Il appartiendra à la Commission de s’exprimer publiquement pour apporter aux électeurs les éléments nécessaires à une expression libre et éclairée de leur suffrage », conclut la CNCCEP.


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