Eric Holder, qui avait été le procureur général chargé d’organiser les poursuites contre Edward Snowden, estime aujourd’hui que l’ancien agent de la NSA a rendu service au pays en provoquant un débat sur la surveillance généralisée.

Le 6 juin 2013, Edward Snowden révélait au monde les programmes de surveillance électronique massive mis en place par les États-Unis et leurs alliés occidentaux, et s’exilait à Honk Kong puis à Moscou. Deux semaines plus tard, le 22 juin 2013, l’ancien agent de la CIA et de la NSA était formellement inculpé par le Département de la justice américain, pour espionnage, vol et utilisation illégale de propriétés du gouvernement fédéral. L’homme qui a personnellement veillé à ce que l’acte d’accusation soit rédigé en ces termes et qu’Edward Snowden soit rapatrié aux USA pour y être jugé s’appelle Eric Holder.

Mais aujourd’hui, l’ancien procureur général des États-Unis (sorte de ministre de la justice) semble appeler à la clémence contre l’ancien espion, qui est toujours réfugié à Moscou. « On peut toujours discuter de la façon dont Snowden a fait ce qu’il a fait, mais je pense qu’il a en réalité rendu un service public en soulevant le débat dans lequel nous nous sommes engagés, et grâce auquel nous avons fait des changements », a-t-il déclaré dans une interview relayée par Cnet.

holder

Un juge pourrait prendre en compte l’utilité d’avoir eu ce débat

Holder estime toujours que Snowden doit être poursuivi. « Il a violé la loi. (…) Je pense qu’il doit y avoir une conséquence à ce qu’il a fait. Mais je pense qu’en décidant de ce que devrait être la bonne peine, un juge pourrait prendre en compte l’utilité d’avoir eu ce débat national » sur la surveillance, plaide l’ancien homme fort du système judiciaire américain.

« Il faut qu’il prenne un avocat, qu’il revienne, et qu’il décide de ce qu’il veut faire : aller en procès, (ou) essayer de négocier un accord », conseille-t-il.

L’an dernier, Holder avait déjà estimé que Snowden avait des chances de négocier un accord avec le Département de la justice. L’un de ses avocats, Anatoly Kucherena, avait lui-même indiqué qu’Edward Snowden serait prêt à revenir aux États-Unis pour affronter un tribunal, s’il lui était garanti un procès équitable, et si le risque d’une peine de mort était écarté.

Mais depuis rien n’a bougé, et Edward Snowden semble s’accommoder de mieux en mieux à sa nouvelle vie moscovite, d’où il participe régulièrement à des conférences à distance, et commente régulièrement l’actualité politique du monde entier, depuis son compte Twitter.

Twitter, où Edward Snowden a bien sûr réagi, en se moquant du changement de ton de Eric Holder entre 2014 et 2016 :


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