L’administration chinoise a demandé aux plateformes de streaming de ne plus autoriser les vidéos dans lesquelles des jeunes femmes se montrent avec une banane à la main ou à la bouche, de façon trop évocatrice…

Main basse sur l’hypocrisie. Alors que les régulations chinoises interdisent les sites pornographiques, même réservés aux adultes, des sites spécialisés s’étaient montés qui tentaient de contourner la régulation avec des émissions culinaires d’un genre bien particulier. On y voyait des femmes avaler des bananes avec une sensualité des plus travaillées, devant leur webcam, dans le but d’exciter les fantasmes des spectateurs mâles et de déclencher des achats de cadeaux virtuels.

Mais selon la BBC, qui s’appuie sur le New Express Daily, c’est fini. Le régulateur chinois a décidé d’émettre un nouveau règlement qui interdit explicitement l’emploi suggestif de bananes devant les caméras des jeunes demoiselles. Très jeunes même, parfois, puisque le média local rapporte que 26 % de ces live-streameuses chinoises seraient mineures, ce qui en dit hélas moins sur ces adolescentes que sur l’exploitation d’un système qui alimente une forme de pédopornographie qui n’ose dire son nom.

La censure chinoise considère que sous toutes ces formes, la pornographie « pervertit » la population, et qu’il s’agit donc d’un mal à combattre, au même titre que l’on combat en occident la prostitution. L’un n’est pas plus respectable que l’autre, semble penser l’administration chinoise, qui ne fait pas de distingo entre la consommation d’un rapport physique et la consommation d’un rapport virtuel par écrans interposés.

Ni banane ni porte-jarretelles

En avril dernier, le Ministère de la Culture a annoncé le déclenchement d’une enquête administrative à l’encontre de plusieurs sites de streaming chinois, suspectés d’héberger des vidéos violentes ou pornographiques, interdites par le régime. Ces sites, comme Douyu TV, Huya.com ou Yy.com sont accusés de « fournir du contenu qui contient de la pornographie ou de la violence, qui encourage les spectateurs à violer les lois, et qui sape la moralité publique », avait annoncé le ministère dans un communiqué du 14 avril dernier. La veille, plusieurs gros sites chinois dont les géants Baidu, Sohu et iQiyi avaient annoncé un renforcement de leurs propres contrôles.

Les bananes ne plus pas les seuls éléments interdits par la nouvelle réglementation. Selon la BBC, celle-ci interdit également les bas et les porte-jarretelles.

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