Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, s’est déclarée officiellement en faveur d’une reconversion de la centrale nucléaire de Fessenheim en usine Tesla.

Lors de sa visite en France en janvier dernier, Elon Musk, le très médiatique CEO de Tesla Motors, avait parlé de sa volonté de créer une deuxième usine européenne en plus de celle située à Tilburg aux Pays-Bas. Pour l’instant, l’homme hésite entre deux destinations, l’Allemagne ou la France. Et très sensible aux voitures électriques (elle avait beaucoup poussé le défunt projet de Mia dans sa région Poitou-Charentes), Ségolène Royal aimerait beaucoup que l’hexagone devienne la terre d’accueil de la future usine. Et si possible, à un endroit où il serait plus que bienvenue : Fessenheim.

Fessenheim, un carrefour logistique

Dans une vidéo de l’événement de janvier, on pouvait voir le président de Tesla parler de ses ambitions pour la future usine. Celle-ci devra être située à un « carrefour logistique comportant beaucoup de talents », des conditions auxquelles répondent « de nombreux pays européens ». L’homme évoque l’Alsace comme un lieu d’installation possible, tout en précisant qu’il s’agit que de « pures spéculations ». Mais il n’en fallait pas plus pour que l’agence de communication strasbourgeoise Blackblitz crée une vidéo promotionnelle appelée « Alsace is ready for Tesla », pour « prouver à Elon Musk que l’Alsace est une terre entreprenante ».

La machine à convaincre est en marche.

LCP rapporte que la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie s’est montrée favorable à l’implantation d’une usine Tesla sur le site de Fessenheim, la plus vieille centrale nucléaire de France, destinée à la casse. La procédure de fermeture de la centrale devrait commencer cette année et s’étirer jusqu’en 2018. Passé cette date, il faudra trouver une nouvelle utilité au lieu, dont la reconversion pourrait permettre de sauvegarder des emplois. Pour Fessenheim, ce sont près de 2 000 salariés ; un nombre important pour la région et encore plus colossal pour la petite commune d’un peu plus de 2 000 âmes.

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Fessenheim

« Le principal problème, c’est la mutation du site, a affirmé la ministre, les gens s’y attendent maintenant, mais il faut quand même proposer quelque chose […], il faut donner un espoir au territoire. Mon idée c’est de faire venir une usine Tesla », a déclaré la ministre lors d’un point presse.

Mais bien que Musk ait déjà confirmé l’intérêt géographique du site alsacien, situé aux bords du Rhin et à la frontière de la Suisse et de l’Allemagne, des obstacles s’opposent à l’installation du constructeur. Tout d’abord, il faudra attendre l’arrêt des installations et le démontage de la centrale, qui pourra s’étendre sur de longues années. Par ailleurs, il faudra également négocier le dédommagement des actionnaires, composés à 67,5 % d’EDF et à 32,5 % de groupes allemands et suisses (EnBW, Alpiq, Axpo et BKW).

Augmenter la production

Ségolène Royal doit rencontrer les représentants de l’entreprise dans dix jours afin d’avancer sur la proposition. « Ce serait formidable, parce qu’on annoncerait la fermeture de Fessenheim et il y a autre chose qui se construit, on tourne une page et puis on regarde le futur », s’enthousiasme la ministre, convaincue que « les voitures électriques, c’est l’industrie du futur ».

En s’amusant d’un « qui ne tente rien n’a rien ! », la ministre raconte que la proposition est déjà entre les mains de Musk, à qui elle aurait dit : « j’ai un endroit pour vous, Fessenheim ».

La Model 3, la voiture du peuple de Tesla

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L’Europe étant le second marché de Tesla après l’Amérique du Nord, le continent intéresse fortement l’Américain. Mais elle n’est pas le seul marché sur lequel tente de s’installer le constructeur de voiture électrique, qui vise également une implantation dans l’Empire du Milieu. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de répondre à la demande croissante en voiture électrique de la part des consommateurs.

Qui plus est, l’entreprise doit accélérer sa production pour effectuer des économies d’échelles. Pour 2016, Tesla espère produire 90 000 véhicules, un quota qui devra être multiplié plusieurs fois pour répondre à la demande de la Model 3 dont les précommandes ont dépassé la barre des 300 000 unités. Pour rappel, les premières livraisons sont attendues pour la fin 2017 aux États-Unis et en 2018 en France.

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