Les chercheurs de Facebook ont exploité les données de 5,6 millions d’utilisateurs pour mesurer les schémas de reproduction sociale tels qu’ils existeraient aujourd’hui.

Génétique sociale : Facebook regorge de données incroyablement utiles et précises pour mesurer certaines grandes théories sociologiques. Et cette semaine, les chercheurs du réseau social ont exploité les données anonymisées de 5,6 millions d’utilisateurs anglo-saxons pour mesurer la reproduction sociale.

L’objectif est de répondre à une question bien connue de la sociologie française et internationale : à quel point notre carrière professionnelle dépend-t-elle de celle de nos parents ?

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Les inégalités demeurent comme d’irréductibles moyennes statistiques.

Les graphiques et données révélées sont une mine d’informations incroyable pour ceux qui voudraient observer les influences parentales. Tous les graphiques sont dynamiques et permettent d’entrer en détails dans les mécanismes de reproduction sociale. Notons toutefois que s’agissant de données illustrant les sociétés anglo-saxonnes et non pas la nôtre, toute conclusion hâtive sur notre propre modèle social et éducatif serait précipitée.

Une inégalité sociale bien réelle

À titre d’exemple, le traitement par genre des données illustre parfois de grands écarts, et montre l’inégalité bien réelle entre filles et garçons dans la société américaine. Par exemple, une fille dont la mère travaille en bureau ou dans une administration aura 20% de chances d’avoir une carrière proche de celle de sa mère, quand un fils ne répliquera que beaucoup moins la carrière de son père.

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A gauche, les fils d’employé de bureau, à droite les filles de.

Certaines inégalités sociales sont aussi mises en valeurs, ainsi un fils dont le père travaillerait dans le secteur juridique aurait 4,6 fois plus de chance de devenir médecin que le reste de la population. Si l’enfant ici ne réplique pas la carrière parentale, on observe une certaine continuité socio-professionnelle.

Deux cas parmi tant d’autres qui permettent de rentrer dans les détails parfois troublant qui font nos sociétés.

Les chercheurs ont aussi établi des liens entre les métiers exercés au sein d’une même fratrie. Des jumeaux, jusqu’au frère et sœur, quel est le niveau de similarité des carrières professionnelles au sein d’une famille ?

Avis aux amateurs de graphs et de data : l’étude de Facebook recèle de milliers d’informations parfois anecdotiques, parfois stupéfiantes. Son exhaustivité est permise par son panel de plus de cinq millions de personnes, une étude de cette ampleur est rare et précieuse.

Ces graphiques retracent finalement beaucoup des réalités socio-économiques modernes, sans pour autant dresser un portrait complètement sombre à l’instar de nos mythes sociaux à-la-Zola. Si des mécanismes sont évidents, notamment la constante moyenne de 10% de réplique de la carrière parentale, on trouve une société assez hétérogène dans laquelle des inégalités demeurent comme d’irréductibles moyennes statistiques.

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