« La liberté est ce qui donne sa raison d’être à l’ordre ». C’est par cette formule que le président Chinois entend marier la censure sur Internet et la liberté d’expression.

« Nous devrions respecter les droits des internautes à échanger des idées et à exprimer leurs opinions », a proclamé mercredi le président chinois Xi Jinping, lors d’un discours prononcé à la World Internet Conference 2015, organisée pendant trois jours à Wuzhen. Mais le président de la Chine n’est pas devenu un défenseur absolu de la liberté d’expression sur Internet, loin s’en faut.

« Comme dans le monde réel, la liberté et l’ordre sont tous les deux nécessaires dans le cyberespace », a prévenu Xi Jinping, qui décline à sa façon cette idée aussi répandue en France selon laquelle la sécurité est la première des libertés.

« La liberté est ce qui donne sa raison d’être à l’ordre, et l’ordre garantit la liberté. Nous devrions respecter les droits des internautes à échanger des idées et à exprimer leurs opinions, et nous devrions aussi construire un ordre juste dans le cyberespace, conformément à la loi, puisque ça aidera à protéger les droits et les intérêts légitimes de tous les internautes ».

xi-jinping-conference

Le président chinois affirme que « le cyberespace doit être gouverné, opéré et utilisé conformément à la loi, pour que l’internet puisse profiter d’un développement sain sous un état de droit ».

Le discours est donc très proche en apparence de celui que l’on peut lire en occident, et même similaire à celui des accords internationaux en matière de droits de l’homme. La liberté d’expression n’est jamais absolue et toutes les conventions prévoient que la liberté d’expression peut être restreinte pour garantir l’ordre public. Mais en Chine, où l’ambition est d’avoir « un Internet propre » d’ici 2020, la vision de l’ordre public n’est évidemment pas la même.

Le Guardian rappelle d’ailleurs que le discours de Xi Jinping intervient dans un contexte très particulier, puisqu’un procès s’est ouvert cette semaine à Pékin contre Pu Zhiquiang, un avocat spécialisé dans les droits de l’homme qui risque jusqu’à huit ans de prison pour sept messages publiés sur Weibo, le Twitter chinois. Il y aurait critiqué le Parti communiste.

Lors de son discours, Xi Jinping a également demandé que les États ne soutiennent pas des activistes qui « menacent la sécurité » de la Chine :

Il s’est opposé à une harmonisation mondiale de la régulation sur Internet, estimant que chaque pays devait garder sa souveraineté :


Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !