Une attaque signée Anonymous pour sauver les baleines au Japon
Une attaque informatique pour dénoncer la pêche à la baleine.
Une attaque avant médiatique et symbolique, à défaut d'être efficace. Le New York Times signale en effet que le site personnel du premier ministre, Shinzo Abe, a été provisoirement mis hors ligne à la suite de ce qui s'apparente à une attaque DDOS (« attaque par déni de service distribuée »), qui consiste à submerger un serveur de requêtes innombrables afin qu'il ne puisse plus les satisfaire.
https://twitter.com/_RektFaggot_/status/674658462857625601
L'opération a été revendiquée sur Twitter par au moins un internaute se présentant comme un sympathisant de la mouvance Anonymous, expliquant que la « chasse à la baleine n'est pas un droit culturel ». Le Japon, qui est en effet un pays ayant une longue tradition dans ce domaine, cherche à mettre en avant cette particularité — tout comme d'autres pays très actifs — pour justifier la préservation de cette pratique.
Provisoirement mis hors ligne, le site a été rétabli depuis et la politique japonaise n'a pas du tout changé depuis. Le secrétaire général du cabinet du premier ministre a simplement fait savoir à la presse que la police est en train d'enquêter sur le(s) responsable(s) de l'attaque. « Nous n'avons pas déterminé avec certitude que c'était une attaque d'Anonymous, mais nous avons obtenu des éléments indiquant qu'ils revendiquaient la responsabilité ».
Il faut rappeler qu'une attaque menée par Anonymous ne veut pas dire grand chose, dans la mesure où n'importe qui peut prétendre en faire partie. Il suffit de s'emparer des codes qui définissent le mouvement — comme le masque — et c'est à peu près tout : comme il s'agit d'un phénomène informel et sans véritable structure, Anonymous est composé d'internautes aux objectifs qui peuvent être différents. Voire contradictoires.
L'attaque qui a visé le site personnel de Shinzo Abe est liée au fait que le Japon a annoncé fin novembre le redémarrage de son programme de pêche après un an d'interruption. Un moratoire international était entré en vigueur au printemps 2014, à la suite du verdict rendu par la cour international de justice, qui avait été saisie quatre ans plus tôt par l'Australie et la Nouvelle-Zélande, très hostiles à cette chasse.
Dans le cadre de la reprise de son programme, le Japon prévoit de prélever un peu plus de 300 cétacés dans l'océan Antarctique pendant sa campagne 2016.