L’UFC-Que Choisir indique qu’elle a rencontré la semaine dernière à Berlin les représentants d’iTunes avec les organisations de défense des consommateurs en Norvège, Finlande, et Allemagne. Objectif : s’assurer qu’Apple parvienne rapidement à supprimer tout DRM sur le service de musique en ligne, pour favoriser notamment l’interopérabilité entre iTunes et les baladeurs autres que l’iPod.

Fortes d’une victoire contre les DRM, les quatre organisations s’étaient levées contre iTunes en janvier 2007 pour exiger l’abandon des systèmes de protection par la plus grande plateforme de musique en ligne en Europe et dans le monde. Un ultimatum avait même été fixé pour septembre 2007. C’était cependant avant que Steve Jobs annonce l’abandon des systèmes de contrôle de l’utilisation pour le seul catalogue de la major britannique EMI. Depuis, les trois autres majors (Universal, Warner et Sony BMG) se font attendre, même si chacune a fait des pas dans cette direction depuis un an. Il faut dire qu’elles sont sans doute enfin réaliser que les DRM n’étaient pas nécessairement un argument très vendeur, et qu’il était plus payant de chercher à séduire les acheteurs potentiels que de chercher à faire fuire des pirates qui ont déjà fuit.

« Notre objectif est de créer un marché ouvert sur lequel les consommateurs ont le choix entre plusieurs alternatives ; Itunes doit donc permettre une interopérabilité totale« , rappelle l’Ombudsman danois Bjorn Erik Thon, qui demande avec ses homologues la signature d’un accord d’abandon des DRM avec Universal, Warner et Sony BMG. « Si Itunes souhaite conserver sa position de leader, elle doit intensifier ses discussions avec les maisons de disque« , conseille même l’Ombudsman, qui souhaite voir l’offre concurrente et sans DRM d’Amazon débarquer en Europe rapidement. Les organisations de consommateurs indiquent à ce propos qu’elles ont l’intention de rencontrer également le géant du e-commerce américain, qui a déjà promis l’arrivée de sa plateforme en France.

Selon l’UFC, « iTunes a assuré vouloir proposer au plus vite des fichiers sans DRM et a souligné que le blocage provenait des maisons de disques« . Message reçu, les organisations tenteront d’obtenir aussi un rendez-vous avec les trois majors.

Il y a tout de même eu beaucoup d’eau passée sous les ponts depuis que Steve Jobs a menacé la France de faire sortir iTunes de l’hexagone si le législateur français maintenait un amendement rendant obligatoire de fait l’abandon des DRM…


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