Le magazine Wired tire sur son site le portrait de Doug Morris, président d’Universal. On ne peut pas dire qu’il le présente sous son meilleur jour. Il faut dire que le personnage ne s’est pas particulièrement illustré par son empathie avec les nouvelles technologies et Internet. Doug Morris, c’est celui qui désignait les lecteurs MP3 comme des « répertoires pour la musique volée » avant d’engager en 2006 des pourparlers avec Microsoft pour faire du Zune une véritable alternative à l’iPod. C’est aussi celui qui a considéré YouTube ou MySpace comme des délinquants avant de songer à négocier avec eux ; qui a pesté contre la musique gratuite avant de signer avec SpiralFrog ; ou qui a prôné les DRM avant de s’avancer timidement vers le contenu sans protection. Bref, quand Doug Morris est arrivé à la tête de la major, ce n’était pas pour sa stratégie NTIC, c’est certain, et Universal semble perpétuellement réagir avec un cran de retard.

Mais n’y a-t-il donc personne pour aiguiller notre cher papi de l’industrie du disque à l’heure d’Internet ? « C’est une fausse idée que se font souvent les journalistes, que l’industrie du disque aurait oublié cet aspect. » explique Morris. « Ce n’est pas le cas. Elle ne savait juste pas quoi en faire. C’est comme si on vous demandait soudainement d’opérer votre chien pour lui retirer son rein. Que feriez-vous ? » Bref, le soucis de la major se résumerait-il donc au seul problème de ne pas avoir su trouver son vétérinaire ? « Nous ne savions pas qui engager. Je ne serais pas capable de reconnaître une personne habile en technologies » concède le PDG d’Universal. « N’importe quel premier venu avec une belle connerie à vendre m’aurait eu ». Un grave aveu d’incompétence et d’immobilisme à l’heure où le numérique est censé être la principale voie de retour à la croissance de l’industrie du disque.

On aurait pu penser que la major avait rencontré des experts des nouveaux réseaux et qu’elle n’avait fait ces dernières années qu’ignorer leurs conseils. Mais non, elle n’a même pris la peine d’essayer. N’importe quel premier venu un tant soi peu informé n’aurait pourtant eu aucun mal à expliquer en quoi la stratégie d’Universal la menait à la perte. Espérons en tout cas que le chien de Doug Morris s’en sorte mieux que l’industie du disque…

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