Bruxelles juge la fusion Sony BMG sans menace sur la concurrence
Ca n'est absolument pas une surprise puisque la décision était déjà connue depuis plusieurs semaines par voie de presse.
Les deux labels s'étaient en effet déjà réunis avec la bénédiction de Bruxelles en 2004, et avaient déjà procédé à leur fusion effectivement. Mais l'autorisation du mariage a été annulée par le tribunal de première instance des communauté européennes deux ans plus tard. Le tribunal avait jugé que l'accord adressé par la Commission au projet de fusion des deux labels n'était pas assez motivé et ne reposait sur une étude assez conscienciuse du climat concurrentiel. Il s'agissait pourtant de faire passer de cinq (Universal, Sony, BMG, EMI et Warner) à quatre le nombre de majors de l'industrie du disque à dominer 85 % du marché mondial de la musique.
Selon Neelie Kroes, le cas Sony BMG a été "réexaminé d'un bout à l'autre, en regardant non seulement ce qui était susceptible d'arriver sur les marchés, mais ce qui s'est réellement passé entre 2004 et aujourd'hui". Au terme d'une analyse "extrêmement détaillée" de "millions de données", notamment sur la musique en ligne laissée de côté en 2004, la Commission a jugé qu'il n'y avait rien à redire.
L'organisation des labels indépendants qui avait porté plainte contre la première décision de Bruxelles, l'IMPALA, a jugé la décision "bizarre" et "indéfendable", et menace de faire à nouveau appel auprès de la cour de justice européenne. Elle espérait notamment que Bruxelles oblige Sony BMG à se déposséder de certains actifs de son catalogue ou en facilite l'accès, comme elle l'avait fait au moment de son accord de rachat de BMG Publishing par Universal Music.
L'affaire Sony BMG n'est peut-être donc pas finie, mais elle doit soulager ceux qui croient encore en une fusion possible entre EMI Music et Warner Music...