Le cinéma est sur le P2P, et l'inverse arrive aussi
Les bonnes vieilles bobines de cinéma sont de l'histoire ancienne.
Avec le numérique, les coûts sont d'ores-et-déjà très réduits. Les films ne sont plus posés sur des pellicules coûteuses mais copiés sur des disques durs dont le contenu est protégé avec un DRM. Mais l'avenir est à la dématérialisation totale. Les films devront être envoyés depuis un serveur vers les salles de cinéma, à un coût quasiment nul. Et pour faire baisser les coûts au maximum et augmenter la rapidité de diffusion, le P2P s'avère un excellent choix.
La société Swarmcast vient ainsi de soulever 5 millions de dollars auprès de fonds d'investissement japonais pour distribuer les films haute-définition dans les salles de cinéma grâce à des technologies P2P sécurisées. Fondée par Justin Chapweske, Swarcast avait dès les années 1990 inventé le principe de la distribution morcellée (swarming) sur lequel se basent des logiciels très populaires comme eMule ou BitTorrent. Mais alors que ces derniers se sont concentrés sur les applications grand public du P2P, Swarcast a très vite misé sur les applications industrielles et en particulier sur la vidéo à la demande et le cinéma haute-définition.
Pour répondre aux standards de qualité imposés par l'industrie du cinéma, une seule heure de film nécessite 200 Go de vidéo. Avec une connexion à 100 Mbps, il faut compter moins de 10 heures pour distribuer un film de 250 Go. "Sans la technologie P2P la distribution en ligne serait pratiquement impossible, imaginez 1000 exploitants qui téléchargent un film de 250 Go depuis un seul et même serveur", résume TorrentFreak.