Zune : la maîtresse d'école du 19ème siècle
Tous semblent d'accord sur un bon point.
Le baladeur offre une fonction Wi-Fi de partage de fichiers de Zune à Zune. Mais l'obsession pour les DRM vient tuer la nouveauté dans l'oeuf. "Le système de protection est aussi stricte qu'une institutrice du 19 ème siècle", juge David Pogue. Comme nous le notions mi-septembre, une chanson envoyée à un autre Zune est automatiquement prise en charge par un DRM qui empêche plus de trois lectures et au delà de trois jours. Il est impossible de renvoyer une même chanson à un même baladeur, et la personne qui reçoit la chanson ne peut pas la partager à son tour avec un tiers. Le partage des photos est libre, mais le partage des vidéos est tout simplement bloqué. Tout cela nous fait croire que le Zune est incompatible avec les licences Creative Commons qui interdisent explicitement les DRM.
Au bout de 3 jours ou de 3 lectures, "on vous laisse avec uniquement un bout de texte qui s'affiche sur votre PC pour que - comme c'est pratique ! - vous puissiez acheter la chanson sur la boutique de Microsoft", ajoute Pogue. "Microsoft dit que le partage sans fil est une nouvelle façon de découvrir de la musique. Mais vous ne pouvez pas ignorer la sensation que tout cela n'est qu'une grosse publicité pour la boutique de musique de Microsoft".
Microsoft incompatible avec Microsoft
L'éditorialiste n'hésite pas à dire que ces restrictions sont "cinglées" lorsqu'elles s'appliquent même à ses propres chansons. Ca vous fait passer pour un idiot, achève le New York Times en pensant au groupe de rock amateur qui ira dehors faire connaître ses chansons sur tous les Zune du quartier et qui se retrouvera au bout de 3 jours avec que des gens qui ne pourront pas partager les chansons à leur tour, qui ne pourront plus les écouter, et qui ne pourront évidemment pas les trouver sur le Zune Marketplace.
Le journal critique également fortement le choix qu'a fait Microsoft de ne même pas rendre le Zune compatible avec sa propre norme PlaysForSure qu'il a voulu imposer chez les constructeurs de baladeurs et auprès des plate-formes de musique en ligne. "La récompense à ceux qui ont cru dans la version originale ? Un gros 'Dommage, blanc-bec !'" s'énerve David Pogue, à raison. Ironiquement, il n'est même pas possible d'utiliser Windows Media Player pour charger le Zune avec des chansons et des vidéos. Il faut utiliser un logiciel Windows "similaire mais moins puissant".
Le New York Times est l'un des journaux les plus lus aux Etats-Unis, derrière... le Wall Street Journal. "Ce premier Zune a trop de compromis et de fonctionnalités manquantes pour être un aussi bon choix que l'iPod pour la plupart des utilisateurs", écrit ce dernier.
Face aux critiques désastreuses de la presse, méritées par l'usage abusif de DRM, Microsoft ne peut plus compter que sur une grande campagne marketing pour imposer son baladeur. Il sera distribué dans 30.000 magasins, soit trois plus que l'iPod, et Microsoft a déjà prévu de mitrailler les émissions TV les plus populaires de spots de publicité.