Numericable-SFR a perdu des clients dans la téléphonie mobile, entraînant la chute de son chiffre d'affaires pour le premier trimestre 2015. Cependant, les voyants du groupe ne sont pas tous rouges.

SFR-Numericable perd du terrain dans la téléphonie mobile, Alors que les deux entreprises poursuivent leur fusion, sous l'œil vigilant de l'autorité de la concurrence, une présentation commune des résultats financiers obtenus au cours du premier trimestre 2015 a été réalisée. Celle-ci révèle que le parc mobile total du groupe est en recul de 2,5 % par rapport à la même période pour 2014.

"Au 31 mars 2015, le parc mobile total du groupe était de 22 494 000 clients, en légère baisse de 2,5 % par rapport au 1er trimestre 2014. […] Le parc mobile résidentiel s’établit à 15 816 000 clients en baisse de 5,7 %. L’essentiel de cette baisse est à imputer au segment prépayé en baisse de 19%. Le parc mobile de clients forfait s’établit à 12 860 000 en baisse de 2,1 %".

Mécaniquement, la baisse générale du parc mobile de SFR-Numericable s'est répercutée sur un autre indicateur économique : le chiffre d'affaires. Celui-ci a chuté à 2,74 milliards d'euros, achevant une baisse de 4,6 % sur un an. "Cette baisse est essentiellement due à l’érosion des revenus mobile", confirme le groupe, dans la synthèse de ses résultats.

RÉSULTAT NET EN HAUSSE

Malgré ces mauvaises nouvelles, qui puisent pour partie dans la vive concurrence ayant lieu dans la téléphonie mobile, SFR-Numericable enregistre une hausse de son résultat net (132 millions d'euros). Celui-ci est même évalué à 816 millions d'euros si l'on inclut deux évènements exceptionnels (un produit financier et un produit d'impôt) obtenus lors de la signature d'un accord avec Vivendi.

"Le résultat de Numericable-SFR pour le premier trimestre est en hausse de 21 % par rapport à l'an dernier, c'est un très bon résultat, qui fait suite à trois ans de baisse. La baisse est enrayée, nous sommes de nouveau en croissance. […] C'est une rentabilité durable", a commenté Eric Denoyer, directeur général de Numericable-SFR, lors de son passage sur Europe 1.

4G ET TRÈS HAUT DÉBIT

Ces éléments positifs, associés à d'autres indicateurs favorables (le groupe affirme que des synergies plus importantes que prévues ont été opérées entre SFR et Numericable), vont permettre de donner un coup d'accélérateur au déploiement de la fibre optique et de la 4G dans l'Hexagone. C'est en tout cas la promesse d'Eric Denoyer, qui rappelle la hausse de 27 % des investissements entre 2014 et 2015.

La présentation de ses résultats a permis à Numericable-SFR de rappeler les objectifs qu'il s'est fixés dans le fixe et le mobile. Ainsi, il est question de couvrir 70 % de la population en 4G d'ici la fin de l'année, puis 90 % en 2017 et 99 % en 2020. Côté très haut débit dans le fixe, l'entreprise compte desservir 7,7 millions de prises en 2015, 12 millions deux ans plus tard et 15 millions en 2020.

TENSIONS SOCIALES

Ces résultats ne doivent néanmoins pas masquer une réalité sociale très dégradée au sein de l'entreprise. En début de semaine, les salariés du centre technique  ont cessé le travail, indique Le Figaro, pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail. "Depuis le rachat de SFR par Numericable, tout se tend. Tout est verrouillé, cela devient invivable", estime ainsi un représentant de Force Ouvrière.

Dans le cadre des synergies en cours, Numericable-SFR a l'intention de délocaliser ses centres d'appel de la Réunion vers Madagascar pour alléger la masse salariale. Les salaires sur l'île africaine sont en effet nettement plus bas que ceux appliqués dans le département d'outre-mer français. D'autres délocalisations seraient aussi au programme.

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