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Facebook veut connecter l'Inde, avec un accès gratuit mais bridé

Via l'initiative Internet.org, Facebook s'est rapproché d'un opérateur indien pour développer un accès gratuit sur mobile pour la population. Le projet reste toutefois limité sur le plan géographique (seules les provinces du sud sont concernées) et dans la qualité de l'accès (la gratuité de l'accès ne concerne qu'une poignée de sites triés sur le volet).

Annoncée à l'été 2013, l'initiative Internet.org - dont Facebook est un membre-clé - s'est fixée une mission très ambitieuse : fournir un accès à Internet à toute l'humanité, via des partenariats avec des opérateurs locaux. Après avoir débuté en Zambie, elle est aujourd'hui en train de prendre de la vitesse avec le lancement de ses activités en Inde, quelques semaines à peine après un démarrage en Colombie et au Ghana.

Là encore, comme avec les autres pays, les membres du collectif Internet.org (outre Facebook, on retrouve Ericsson, Mediatek, Opera Software, Samsung, Nokia et Qualcomm) font appel à  un opérateur situé à proximité. Dans le cas de l'Inde, c'est la société Reliance Communications qui a été sélectionnée pour fournir aux Indiens un accès gratuit, à condition d'être client de l'opérateur.

LE SUD DE L'INDE D'ABORD

Du fait de l'immensité du du pays, seule la moitié sud de l'Inde est pour l'instant concernée (à l'exception des provinces de Goa, de Puducherry et du Karnataka). Les six États pris en compte sont le Gujarat, le Mahararashtra, le Télangana, l'Andhra Pradesh, le Tamil Nadu et le Kérala.

Au total, l'accès gratuit proposé en coopération entre Reliance Communications et Internet.org donne accès à une quarantaine de sites, dont la BBC, l'ESPN, India Today, Times of India, Messenger (Facebook) ou encore Wikipédia. En général, il s'agit de sites à visée pratique (météo, éducation, emploi...), mais il y a aussi des adresses de divertissement (musique, sport...).

Bien que l'intention d'Internet.org soit louable, l'accès Internet qui est en réalité proposé est fortement restreint. En effet, la gratuité de la connexion ne couvre que les sites figurant sur la liste établie en concertation entre Reliance Communications et les membres du projet. Les mobinautes qui voudraient aller voir ailleurs n'auront pas d'autre choix que de mettre la main à la poche.

LE PRAGMATISME OU LES PRINCIPES

Tout le dilemme est là : faut-il faire preuve de pragmatisme sur ce sujet, en connectant coûte que coûte les Indiens, quitte à leur fournir un accès qui se limite, dans sa partie gratuite, à quelques sites web sélectionnés par d'autres ? Ou faut-il être inflexible sur les principes, en estimant que les Indiens ne devraient pas avoir droit à un petit bout du web ?

En la matière, la nécessité de respecter la neutralité du net pour éviter son morcellement se heurte à la réalité du faible niveau de vie des Indiens, qui n'ont pas tous les moyens de payer un abonnement permettant d'accéder équitablement à l'ensemble du web. Et en attendant ce dilemme, la fracture numérique entre ceux qui ont accès au net et les autres demeure très profonde.

D'après des chiffres de la Banque Mondiale pour l'année 2011, le nombre d'abonnés à l'Internet haut débit est évalué à 12,8 millions de personnes, avec un taux de pénétration de l'Internet haut débit de 1,03 %. Le nombre d'internautes est évalué à 125 millions, soit une part de 10,07 % dans la population. Au regard de ses choix depuis le début, Internet.org a tranché depuis longtemps ce problème.

C'est le pragmatisme qui prime.