Axelle Lemaire a détaillé au Sénat les trois objectifs prioritaires du gouvernement pour mieux couvrir les zones rurales françaises en téléphonie mobile.

Lors d'une communication relative au numérique à la sortie du Conseil des ministres du 3 septembre 2014, la secrétaire d'Etat Axelle Lemaire avait annoncé l'an dernier sa volonté de fixer pour la téléphonie mobile "un objectif ambitieux de traitement des zones « blanches » dans les zones rurales et péri-urbaines". Interrogée mardi au Sénat sur les manques de couverture par les opérateurs mobiles dans les campagnes ou les petites communes, Axelle Lemaire a pu apporter quelques détails sur ses ambitions.

Sans calendrier clairement établi pour le moment, le programme sera décliné autour de trois objectifs :

  1. Couvrir les 170 communes de France qui ont été identifiées comme ne disposant toujours à l'heure actuelle d'aucune couverture en téléphonie mobile, y compris 2G ;
     
  2. Modifier les critères de détermination des "zones blanches", qui ne visent actuellement que les centres-bourgs, et non l'ensemble de la population de la commune qui est souvent dispersée sur des territoires vastes. En clair, il faudra considérer la réception mobile sur l'ensemble des hameaux du village et non plus seulement sur la place de la mairie ;
     
  3. S'assurer que les territoires ruraux bénéficient de la 3G. "Un programme de couverture en 3G de 3 900 communes par l'ensemble des opérateurs devait être achevé fin 2013. Or il ne l'a pas été. Le Gouvernement travaillera avec l'ARCEP pour que l'objectif de ce programme soit atteint, ce qui permettra aussi de limiter les zones grises de la 3G.", a promis Axelle Lemaire.

La secrétaire d'Etat a par ailleurs convenu que les cartes de couverture réalisées par les opérateurs mobiles et publiées par l'Arcep n'étaient souvent pas le reflet de la réalité sur le terrain. "Il nous faut entendre la colère qu'expriment parfois nos concitoyens ne bénéficiant pas d'une bonne couverture mobile", a-t-elle reconnu. Elle a rappelé que Sébastien Soriano, le nouveau président de l'Arcep, avait "confirmé sa volonté de travailler à la définition d'indicateurs traduisant mieux la réalité vécue par nos concitoyens".

"Mais changer le thermomètre ne modifie en rien à l'état du malade. C'est pourquoi j'ai annoncé mon intention de reprendre l'initiative en matière de couverture mobile des zones rurales, qui n'ont plus fait l'objet d'intervention de l'État depuis 2008", a-t-elle ajouté. Plus généralement, "j'estime qu'il faut construire un second pilier de l'action du Gouvernement en faveur de la couverture de nos territoires en infrastructures numériques afin qu'aucune zone ne soit oubliée et que la généralisation de l'accès à internet ne devienne pas une double peine pour les territoires ruraux."

La toute nouvelle Agence du numérique créée ce mercredi aura pour charge de l'aider à coordonner ce programme.


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