Selon une note confidentielle dont L'Express a pris connaissance, les services secrets français auraient de sérieux doutes sur l'attribution du piratage de Sony Pictures à la Corée du Nord, et se demandent si l'intention des Etats-Unis n'était pas de démontrer sa capacité de nuisance à travers des représailles d'un nouveau genre.

Nous ne sommes pas les seuls à douter fortement de l'implication de la Corée du Nord dans le piratage de Sony Pictures, malgré les affirmations de Barack Obama et les juré-crachés des officiels américains. Visiblement, les services secrets français aussi. Ainsi selon L'Express, une note confidentielle a été adressée le 29 décembre dernier à l'Elysée, à Matignon et à plusieurs ministères, pour expliquer qu'il n'y avait pas assez d'éléments concordants pour établir avec certitude que la Corée du Nord est bien derrière l'attaque, ce dont doutaient déjà de nombreux observateurs et experts de la sécurité informatique.

Mais le plus intéressant est ailleurs. Il semble en effet que les services français, comme d'autres dans le monde, suspectent les Etats-Unis d'avoir désigné un adversaire de paille, ce que Numerama avait dit dès le 20 décembre, pour montrer ses muscles sans aucune crainte de représailles. La Corée du Nord n'a aucun allié disposé à brouiller ses relations diplomatiques avec les USA pour la défendre, ce qui fait d'elle un punching-ball idéal.

Outre les sanctions officielles, l'administration de Barack Obama a peut-être profité de l'occasion pour démontrer sa capacité de nuisance au monde entier, au risque étrange de nuire à ses exportations futures.

"Comme par hasard, la dictature nord-coréenne a été privée d'Internet à deux reprises à la fin de décembre", rappelle ainsi L'Express. Or, selon le magazine, "les services techniques de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) mènent toujours l'enquête, afin de savoir si les pouvoirs publics américains ont pris à distance le contrôle de matériel informatique, comme celui du leader mondial des routeurs, Cisco, pour réaliser cette opération".

On entrerait alors dans un nouveau genre de guerre froide, que l'on avait déjà perçu lorsque des responsables français ou européens demandaient à bannir les routeurs chinois sans s'intéresser aux risques équivalents des routeurs américains (allié oblige).


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