L'application mobile Grindr, destinée à faciliter les rencontres entre homosexuels, a décidé de brider son service dans les pays disposant d'une législation réprimant les relations entre personnes de même sexe. Il s'agit d'une mesure visant à protéger les utilisateurs, dans la mesure où les forces de l'ordre de ces États ont montré qu'elles peuvent se servir de Grindr pour procéder à des interpellations.

Conçue pour faciliter les rencontres entre homosexuels, Grindr est une application mobile qui utilise les services de géolocalisation du téléphone pour indiquer la présence d'autres utilisateurs situés à proximité. Le programme dispose de filtres pour affiner sa recherche d'un partenaire et offre plusieurs outils pour rentrer en contact avec un autre membre (discussion, envoi d'une photo…).

Lancée en 2009, l'application connait aujourd'hui un certain succès au sein de la communauté homosexuelle. En date du mois de mars 2014, elle a été téléchargée plus de 10 millions de fois et compte 5 millions d'usagers actifs chaque mois. En moyenne, les utilisateurs s'échangent chaque jour plus de 38 millions de messages et 3,1 millions de photos.

La géolocalisation, outil à double tranchant

Parmi les facteurs qui expliquent la popularité de Grindr figure le système de réseautage géo-social. Cependant, l'outil s'avère en réalité à double tranchant. S'il permet de faciliter la prise de contact entre homosexuels, encore faut-il être prudent dans son utilisation. Car dans les États réprimant l'homosexualité, ce service de géolocalisation a d'ores et déjà abouti à des interpellations d'homosexuels.

Selon le site Cairo Scene, des arrestations ont eu lieu en Égypte et en Iran. Visiblement, les forces de l'ordre utilisent le programme pour tenter de mettre la main sur leurs utilisateurs. Au sein de la république islamique, au moins 200 personnes (homosexuels et lesbiennes) auraient été arrêtées.

Soucieux de protéger leurs usagers, les concepteurs ont annoncé une modification de leur application afin de masquer par défaut la géolocalisation de leurs membres lorsque ces derniers se trouvent dans un pays qui rejette les relations entre deux personnes de même sexe. Sont notamment concernés l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Liberia, le Nigeria, la Russie, le Soudan et le Zimbabwe. Mais pas que.

Géolocalisation désactivée par défaut

"En réponse aux récentes allégations de sécurité entourant les données de localisation, Grindr prend des mesures proactives afin de préserver la sécurité des usagers dans les territoires ayant des antécédents de violence contre la communauté gay. N'importe quel utilisateur qui se connecte à Grindr dans l'un de ces pays aura automatiquement  sa géolocalisation masquée par défaut", écrit le service.

Concrètement, la distance vous séparant d'un autre utilisateur de Grindr ne sera pas indiquée si vous vous trouvez dans l'un de ces pays. "Votre localisation ne pourra pas être déterminée par triangulation ou n'importe quelle autre méthode, afin qu'elle demeure privée et sécurisée", ajoute le site, qui assure que cette mesure de protection n'aura aucun effet sur le reste l'expérience Grindr (l'individu le plus près sera listé en premier).

Si la communauté homosexuelle peut vivre dans une relative quiétude en Occident et dans certains autres pays, elle est très menacée ailleurs. Cette carte montre ainsi que les États répressifs se trouvent surtout en Afrique, au Moyen-Orient et en Russie. Or, les services gay-friendly qui partent à la conquête du marché mondial des utilisateurs doivent absolument tenir compte de cette réalité.

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