Des sujets du bac philo ES et L fuitent sur Twitter. L'épreuve annulée ?
Pour la troisième fois en quatre ans, des sujets du bac ont fuité sur Internet avant leur organisation. Mais c'est la première fois que l'épreuve de philosophie est touchée, avec des conséquences sans doute plus grave que pour les cas précédents.
C'est désormais quasiment une tradition annuelle.
Il y a eu fuite des sujets. Les sujets de ES étaient sur twitter tard hier soir. Ceux de L à 8h31 ce matin
— maryline baumard (@marylinebaumard) 16 Juin 2014
Informé de cette nouvelle fraude, le ministère de l'Education nationale a indiqué que la Brigade de cybercriminalité de le gendarmerie de Rosny-sous-Bois avait été saisie d'une enquête visant à identifier l'auteur de la fuite.
Les gendarmes devraient selon toutes vraisemblances demander à Twitter de communiquer toutes les informations en sa possession (adresses IP utilisées, adresse e-mail, messages privés,...), si besoin avec le recours à une ordonnance judiciaire. De quoi lui permettre de réaliser les compléments d'enquête nécessaires, notamment auprès des fournisseurs d'accès à internet, pour retrouver l'internaute qui a publié le message, et sa propre source. Il risque jusqu'à trois ans d'emprisonnement.
Epreuve annulée ?
En 2011, le ministère avait choisi d'annuler la question qui avait fuité, sans annuler l'épreuve de mathématiques elle-même, tandis qu'en 2012 il avait plaidé le doute sur la nature réelle de la fuite. Mais cette fois-ci, les choses pourraient être différentes s'il est avéré que le sujet de philosophie a bel et bien fuité et que des lycéens ont pu en prendre connaissance plusieurs heures avant l'épreuve. Par nature, l'épreuve de philo ne se compose que d'une seule et unique question, ou plutôt du choix entre trois questions. Pour le bac ES, il s'agissait cette année de ces trois sujets :
"Sujet 1 : Suffit-il d'avoir le choix pour être libre ?"
"Sujet 2 : Pourquoi chercher à se connaître soi-même ?"
Commentaire d'un texte de Hannah Arend, Condition de l’homme moderne, 1958