Reporters Sans Frontières va déployer de nouveaux points d'accès pour le réseau TOR, afin de répondre aux besoins de dissidents dont les pays le bloquent. Ces points d'accès ne seront pas communiqués publiquement, afin de les préserver de la censure.

Acronyme pour The Onion Router, TOR est un réseau informatique décentralisé qui permet de dissimuler l'origine d'une connexion sur Internet grâce à un système de "routage en oignon". Celui-ci consiste en fait à faire transiter la communication à travers un circuit chiffré composé de plusieurs ordinateurs jusqu'à la destination voulue, offrant ainsi un niveau d'anonymat très élevé.

S'il est aussi utilisé par des personnes mal intentionnées qui cherchent à se cacher des autorités, le réseau TOR est aussi très utile pour assurer la liberté d'expression d'individus vivant dans des régimes autoritaires ou des dictatures. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard que le projet a été salué par la fondation pour le logiciel libre (FSF) en 2010 avec un prix récompensant son rôle d'intérêt social.

Si l'utilité de TOR n'est pas remise en question, l'outil comporte des imperfections. Les points de sortie du circuit chiffré (au moment où la connexion repasse "en clair" entre le dernier ordinateur utilisé par TOR et la destination) peuvent ainsi être repérés. Si cela ne remet pas en cause la protection offerte par le service, cela veut néanmoins dire que ces points peuvent être bloqués.

C'est pour cette raison que Reporters Sans Frontières a décidé de contribuer au renforcement du réseau TOR. En partenariat avec Torservers.net, l'ONG va déployer et maintenir 250 nouveaux points d’accès. Cependant, ces derniers ne seront pas rendus publics afin justement d'éviter qu'ils soient bloqués par des États qui peinent à accepter la liberté d'expression et les opinions politiques divergentes.

"Dans certains pays désireux de surveiller et contrôler l’ensemble des connexions Internet, les points d’accès au réseau Tor sont bloqués", rappelle ainsi RSF, qui note que "ces points d’accès n’étant pas publics, ils ne peuvent être bloqués par les gouvernements autoritaires". RSF précise qu'il faut contacter l'ONG ou la fondation TOR pour obtenir un point d'accès, si le réseau est bloqué.

RSF rappelle que "l'utilisation du réseau Tor garantit une protection contre une forme de surveillance du réseau connue sous le nom d“analyse de trafic”. Ce type de surveillance permet de découvrir qui communique avec qui et peut également permettre dans certains cas de savoir qui vous êtes et où vous vous situez". L'outil est notamment utilisé en Chine, en Iran ou plus récemment en Turquie.

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