Le responsable du réseautage social chez Google a annoncé sa démission, pour des raisons personnelles. Par ailleurs, la stratégie de la firme de Mountain View consistant à imposer son site communautaire sur un maximum de produits est aujourd'hui remise en question.

C'est une période très délicate pour Google+. Le réseau social lancé en 2011 par la firme de Mountain View vient en effet de perdre Vic Gundotra, le vice-président senior en charge du réseautage social au sein de l'entreprise.  Celui-ci a annoncé sa démission de l'entreprise américaine pour des raisons personnelles, après avoir passé huit ans à son service.

Lorsqu'il a eu à gérer Google+ au cours des trois dernières années, Vic Gundotra n'a pas cessé de vanter les mérites du site communautaire, évoquant en particulier une "demande insensée" lors de la pré-ouverture du service (ce qui a nécessité la fermeture temporaire du système d'invitation) et assurant quelques mois plus tard que celui-ci n'a jamais été une "ville fantôme".

Une stratégie pour rendre Google+ incontournable

Dans son message d'adieu, Vic Gundotra a félicité les équipes qui ont participé à l'élaboration de Google+, rappelant qu'ils ont notamment dû faire face au "scepticisme de beaucoup". L'Américain n'a pas manqué non plus de réaffirmer que "la croissance des utilisateurs actifs est stupéfiante". Aux dernières nouvelles, il y aurait plus de 300 millions d'utilisateurs actifs sur Google+.

Vic Gundotra a toutefois oublié de préciser que le succès de Google+ provient avant tout d'une stratégie consistant justement à obliger les internautes à s'inscrire sur la plateforme. Rappelons en effet qu'il faut avoir un compte Google+ pour publier un commentaire sur YouTube, sans parler du rapprochement considérable entre Google+ et Gmail (stockage commun, import des contacts).

En outre, il faut savoir que la moindre action liée à Google+ est considérée par l'entreprise américaine comme la preuve que l'usager est actif. C'est par exemple le cas si vous cliquez sur les notifications Google+ dans Gmail. À ce compte-là, il est fort simple d'affirmer que son réseau social est populaire, vu que les inscriptions sont forcées et le calcul des usagers actifs prend en compte des éléments contestables.

Google arrêterait d'intégrer de force Google+

Mais le départ de Vic Gundotra n'est pas le seul évènement qui vient bousculer le quotidien de Google+ À en croire des informations rapportées par Techcrunch, la firme de Mountain View compte revoir sa stratégie en matière de réseautage social. Il ne serait plus question de considérer Google+ comme un service devant concurrencer Facebook et Twitter.

Dès lors, la stratégie initiale qui consistait à faire de Google+ un point de jonction entre la multitude de produits de l'entreprise serait délaissée. Il ne serait plus question, par exemple, d'intégrer de force Google+ dans tel ou tel outil. Dans ces conditions, une part importante des salariés (on parle de 1000 à 1200 personnes) impliqués dans la conception de Google+ serait redéployée ailleurs.

L'intégration forcée de Google+ n'a pas été une décision appréciée chez les usagers, en particulier ceux fréquentant YouTube. D'après les informations de Techcrunch, cette décision a même été controversée chez les employés de Google. Cela étant, rien n'indique qu'il y aura une quelconque marche arrière. Dans un communiqué, Google assure en tout cas que le départ de Vic Gundotra ne changera pas sa stratégie.


Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !