Vivendi a donné le coup d'envoi officiel de négociations avec Numericable pour une fusion entre le câblo-opérateur et sa filiale SFR. Une opération qui n'est pas accueillie avec optimisme par le Gouvernement.

L'affaire était dans les tuyaux depuis de nombreux mois, elle n'est plus désormais qu'une question de formalités. Selon des informations publiées par Les Echos, le groupe Vivendi aurait signé un accord de principe pour vendre sa filiale de télécoms SFR au câblo-opérateur Numericable, qui avait explicité sa volonté d'acquérir SFR il y a quelques semaines. Numericable est "leader du très haut débit fixe" alors que SFR est "essentiellement une base d'abonnés mobiles et est le plus avancé sur le très haut débit mobile 4G", avait expliqué Eric Denoyer, le PDG de Numericable.

Selon Les Echos, le conseil de surveillance de Vivendi s'est tenu vendredi dernier, et a officialisé le feu vert donné au PDG de SFR, Jean-Yves Charlier, pour finaliser des négociations qui valoriseraient SFR autour de 15 milliards d'euros.

L'acquisition ne serait pas totale puisque selon les termes discutés, Altice, la holding qui détient Numericable, détiendrait une majorité des parts de la nouvelle société SFR-Numericable, mais Vivendi conserverait 32 % de l'entité. Ensemble, les deux sociétés estiment pouvoir réaliser 6 milliards d'euros d'économies.

"Qui dit doublons dit casse sociale"

15 milliards d'euros, c'est "moins que la valeur pour laquelle SFR avait racheté la part minoritaire de Vodafone en 2011. Mais depuis, le cyclone Free Mobile est passé par là, et l’excédent brut d’exploitation n’a pas fini sa chute", constate le quotidien économique. Fin 2012, une rumeur d'absorption de SFR par Free avait surgi, sans suite.

Numericable et SFR étaient déjà partenaires commerciaux. Selon nos informations, les ingénieurs de Numericable et de SFR se préparent depuis déjà de longs moins à fusionner leurs infrastructures.

Restera à obtenir le feu vert des autorités française. Selon Les Echos, le Gouvernement verrait d'un oeil favorable les consolidations dans le secteur des télécoms, mais ce n'est pas du tout le message envoyé et répété par Jean-Ludovic Silicanni, le président de l'Arcep, qui s'est régulièrement félicité ces derniers mois de l'impact positif de la concurrence sur le développement et le dynamisme des télécoms en France. De leur côté, Arnaud Montebourg et sa ministre déléguée Fleur Pellerin ont aussi dit leurs craintes de l'impact d'une fusion en terme d'emplois. 

"Nous avons aujourd'hui un marché à quatre acteurs, nous souhaitons qu'il fonctionne avec ces quatre acteurs dans des conditions qui soient favorables à l'investissement et à l'emploi", avait déclaré la ministre de l'économie numérique lors de ses voeux à la presse. "Une consolidation entre deux acteurs serait nécessairement synonyme d'un certain nombre de doublons. Qui dit doublons dit casse sociale et ça n'est pas une perspective qui enchanterait le gouvernement".

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