Parmi les différents ministères qui ont répondu jusqu'à présent aux sollicitations de la députée EELV Isabelle Attard, celui de la santé est sans doute l'un des plus en pointe au niveau des logiciels libres. Selon les services de Marisol Touraine, une montée en puissance des programmes non-propriétaires est en cours, à différents niveaux.

Le logiciel libre a depuis longtemps pris ses quartiers dans les plus hautes sphères de l'État, mais la place qui lui est accordée varie fortement d'un ministère à l'autre. Afin d'observer ce rapport de force entre les programmes propriétaires et les applications libres, mais aussi pour connaître les dépenses engagées par l'administration dans ce domaine, la députée Isabelle Attard a multiplié les questions écrites.

Jusqu'à présent, vingt-deux ministères (dont les ministères délégués) ont répondu. Cette semaine, c'est au tour des services de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, de répondre aux sollicitations de l'élue du Calvados. La réponse apportée concerne aussi les ministères délégués aux Personnes âgées et à l'Autonomie, à la Famille  et aux Personnes handicapées et à lutte contre l'Exclusion.

Évaluation compliquée

À l'image des précédentes réponses, le ministère de la Santé souligne la difficulté de mesurer avec précision les dépenses logicielles. "Des logiciels sont intégrés dans des équipements électroniques très variés", écrit l'administration, notant qu'il n'est pas toujours simple "d'isoler la dépense logicielle" dans le cas de logiciels embarqués ou d'objets connectés, et relevant un marché du logiciel peu lisible en la matière.

En outre, le ministère note que l'achat de logiciels "s'inscrit le plus souvent dans un contrat plus large de prestations de services informatiques. Dès lors, "il n'est pas pertinent d'évaluer le coût d'achat des licences sans prendre en compte ces prestations dès lors qu'elles sont indispensables à l'utilisation même des logiciels". Le ministère pointe enfin l'absence d'outils comptables pour isoler cette dépense.

Malgré cette multitude d'obstacles, le ministère indique quand même que "la part des logiciels dans la consommation des crédits est en diminution, pour la période 2008-2012". Le coût des logiciels s'est établi à 2,9 millions d'euros l'an passé, traduisant une baisse de 48,3 %. Une évolution vraisemblablement causée par une montée progressive du logiciel libre dans les services.

Montée du libre

Il est en effet indiqué que "le flux des nouvelles applications est systématiquement bâti sur des composants entièrement libres", tandis qu'une "orientation vers les logiciels libres du stock d'applications existantes (170 applications, 200 sites collaboratifs et une centaine de sites web) est établie en fonction du coût et des composants techniques".

Le ministère ajoute qu'au niveau du volet production, "tout logiciel propriétaire est systématiquement remplacé par un logiciel libre dés lors que ce dernier est mature". Enfin, une bascule progressive "vers des solutions libres matures" s'opère "pour la messagerie, les outils collaboratifs et la suite bureautique" une fois que les agents sont formés et les fonctionnalités intégrées.

( photo : CC BY-SA tendancies )


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