L’éditeur Stardock a sorti son jeu Galactic Civilizations 2 sans aucun système de protection contre la copie. Malgré cela, le jeu connaît un immense succès commercial, au point que le spécialiste des protections Starforce s’inquiète et joue du côté des pirates.

Lors des débats sur la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information, certains députés ont répété à l’envi que les DRM ne faisaient le jeu que de l’industrie informatique. Années après années, les détracteurs des systèmes anti-copies prétendaient qu’ils étaient inefficaces puisque très facilement craqués. Ils remettaient en question les sommes parfois colosssales investies dans la protection des jeux-vidéo, soutenant que ces protections seraient très rapidement détournées. Cela a été pendant très longtemps très vrai. Mais la protection russe StarForce s’est développée sur le marché et a réussi l’impossible. Nombre de jeux-vidéo protégés par StarForce mettent aujourd’hui des mois avant d’être piratés.

Mais reste une grande question : StarForce a-t-il un intérêt commercial ?

Les jeux se vendent-ils mieux lorsqu’ils sont protégés contre la copie ? A l’instar d’un haut responsable de l’industrie musicale qui confiait récemment à Ratiatum qu’il n’en savait rien (bien que ses CD sont pour la plupart protégés), l’industrie du jeu vidéo ne répond jamais à cette question. Le principe semble l’emporter sur la raison.

Une société, l’éditeur Stardock bien connu pour son logiciel de personnalisation WindowBlinds, s’est toutefois convaincue que le rapport investissement-bénéfices n’était pas en sa faveur. Stardock a sorti son jeu Galactic Civilizations 2 sans aucun système de protection contre la copie. Pour encourager à l’achat, l’éditeur mise sur un numéro de série unique qui donne accès aux mises à jour du jeu. « Les chiffres de ventes de Galactic Civilizations II ont été bien supérieurs à ce que nous attendions« , s’étonne StarDock, qui constate que « nous avons dépassé les ventes du premier Galactic Civilizations en Amérique du Nord, dès les dix premiers jours« . « La semaine dernière nous étions apparemment le jeu PC le plus vendu chez Walmart (le géant américain de la grande distribution, ndlr)« , note l’éditeur.

Ce succès a de quoi plaire à tout le monde… sauf à StarForce. L’éditeur de la protection anti-copie, qui s’inquiète du signal lancé par Stardock sur le marché des jeux-vidéo, a voulu prouver que sa protection était bien nécessaire. Sur ses propres forums, StarForce a publié l’adresse de liens torrents permettant le téléchargement sur BitTorrent de l’archive non protégée de Galactic Civilizations 2. Troublant de la part d’une société dont le but est de lutter contre le piratage. Pour StarForce, l’absence de protection sur le jeu n’a pas aidé aux ventes, et si Stardock avait utilisé une protection, ses ventes seraient encore meilleures.

« Je ne suis pas certain si ce qu’ils ont fait est illégal ou non, mais c’est en tout cas troublant et c’était totalement inutile« , s’est étonné un responsable de StarDock. L’éditeur, qui a appris à vivre avec le piratage de ses logiciels, conteste le principe des protections anti-copie. « Nous pensons simplement qu’il y a d’autres moyens d’arrêter le piratage que la vérification des CD, les DRM stricts, etc.« , explique la société.

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