Facebook a démarré ce week-end l'expérimentation du format WebP, qui permet en théorie de diminuer le poids d'une image sans détériorer significativement sa qualité. Le réseau social héberge en effet des milliards de photos et cherche naturellement à limiter la place prise par ces contenus. Sans parler de la bande passante. Mais le format WebP est loin d'être généralisé, limitant de fait l'intérêt du test.

Lorsque Facebook a célébré son milliardième membre, le réseau social en a profité pour communiquer quelques statistiques sur l'activité de ses usagers. Ainsi, il y a eu plus de 219 milliards de photos partagées depuis le lancement du site communautaire en 2004. Depuis, il y en a certainement des millions d'autres qui se sont rajoutées, dans la mesure où ces données datent de septembre 2012.

Ces contenus plus tous les autres prennent beaucoup de place. Certes, le réseau social dispose de plusieurs centres de traitement de données, notamment aux États-Unis (Prineville, Forest City) et en Suède (Luleå). En outre, l'entreprise compte bâtir une quatrième infrastructure de 130 000 m². Pour mener à bien ce projet, Facebook serait prêt à investir 1,5 milliard de dollars, selon l'Informaticien.

Mais la construction de nouveaux centres de données toujours plus gros et toujours plus efficaces ne suffit pas toujours. Il faut également explorer d'autres voies pour améliorer les performances du site et, surtout, réduire ses coûts de fonctionnement. Or, l'un des leviers se situe au niveau des photos : actuellement, l'immense majorité d'entre elles sont de la norme JPEG File Interchange Format (.JPEG et .JPG).

La plateforme a donc commencé à tester le format WebP. Lancé en 2010 par Google, il pourrait afficher une image en réduisant l'espace occupé par cette dernière de 30 à 80 % par rapport à une version en .JPEG ou en .PNG. C'est une optimisation très intéressante, surtout lorsque l'on a à gérer autant de photos ! On imagine aisément le gain de place obtenu sur les serveurs. Sans parler de la bande passante.

Ars Technica indique que le processus se déroule comme suit : lorsqu'un usager envoie une photo vers le réseau social, celui-ci la convertit dans le format WebP. Le processus entraîne une perte de qualité, mais celle-ci ne serait pas perceptible par l'usager. Du moins, pas au point de constater une dégradation du cliché au premier coup d'œil. Le résultat serait tout à fait acceptable pour un réseau social.

Il s'agit pour l'instant d'une expérimentation. Aucune généralisation du processus n'est envisagée à court terme. D'autant que ce format n'est pas encore pleinement accepté : la fondation Mozilla s'est montrée très réticente à ce sujet, bien qu'un assouplissement de sa position s'est produit. En outre, les adresses menant vers des fichiers WebP ne fonctionneraient pas avec Safari et Internet Explorer.

Outre le cas des navigateurs web, le support du format WebP est encore imparfait du côté des systèmes d'exploitation. Selon des témoignages, le WebP n'est pas exploitable communément par des logiciels et visionneuses d'images. Du coup, malgré les avantages de WebP au niveau de la bande passante et de l'hébergement, celui-ci restera anecdotique s'il n'est pas adopté universellement.


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