L'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) et l'université de Picardie Jules Verne (UPJV) ont publié une étude menée sur treize rats afin de constater les effets des ondes électromagnétiques sur l'équilibre énergétique. Ils ont constaté des modifications, mais sans parvenir à dire si celles-ci étaient néfastes pour la santé.

L'effet des ondes électromagnétiques sur la santé humaine est un sujet discuté depuis plusieurs années au sein de la communauté scientifique. De nombreuses études ont cherché à évaluer les risques sanitaires liés aux télécommunications, sans parvenir toutefois à des résultats concordants. Dès lors, c'est le principe de précaution qui tend à s'imposer, aussi bien chez les experts que chez les politiques.

En attendant d'avoir une meilleure connaissance des conséquences du rayonnement électromagnétique sur l'organisme, ce qui implique en particulier des études sur le long terme et à grande échelle, les recherches se poursuivent. Ainsi, l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) et l'université de Picardie Jules Verne (UPJV) ont mené un travail sur l'équilibre énergétique.

L'équilibre énergétique modifié

"Les premiers résultats obtenus, qui demandent à être approfondis, montrent que les champs électromagnétiques de type antenne-relais déclencheraient des mécanismes d'économie d'énergie ; ces résultats confirmeraient également un effet de fractionnement du sommeil paradoxal", écrivent les scientifiques dans leur communiqué (.pdf), publié cette semaine.

Menés sur 13 jeunes rats mâles, les tests les ont exposés "en continu sur 5 semaines à des ondes d'une fréquence de 900 MHz et d'une intensité d'1 V/m dans une ambiance thermique de 24°C. Les paramètres physiologiques et comportementaux de ce groupe exposé ont été mesurés la 6ème semaine à deux températures différentes, 24°C et 31°C, et comparés en parallèle à ceux d'un groupe témoin non exposé de 11 animaux".

"Les premières conclusions montrent des effets biologiques à long terme des radiofréquences simultanés sur la régulation thermique, le comportement alimentaire et le sommeil", notent l'INERIS et l'UPJV. Mais "des études complémentaires seraient nécessaires pour vérifier si ces mécanismes d'économie d'énergie ont un impact sur la santé".

Un impact sur la santé incertain

Si les ondes ont un effet sur l'équilibre énergétique, est-il pour autant nuisible ? Sur ce terrain, l'INERIS et l'UPJV font preuve de prudence. Concernant le fractionnement du sommeil, "les chercheurs n'ont noté aucune modification des paramètres de qualité du sommeil (réduction du temps de sommeil, réveils répétés, difficultés à se rendormir…)".

Toutefois, l'effet du fractionnement au niveau du sommeil paradoxal "est encore mal connu mais on peut supposer, en l'état actuel des connaissances scientifiques, qu'il peut être à l'origine de difficultés de mémorisation et de troubles de l'humeur". Les chercheurs rappellent que le sommeil "fait partie des grandes fonctions de l'équilibre énergétique" et qu'une approche "globale" est nécessaire pour l'appréhender pleinement.

Sensibilité accrue au froid et comportement alimentaire perturbé ?

Outre le sommeil, l'étude s'est également intéressée à la régulation thermique des sujets exposés aux ondes. Elle note que "les champs électromagnétiques semblent induire une 'sensation de froid' chez l'animal", mais les résultats sur les animaux témoins divergent. En conclusion, "il n’est pas encore possible de dire si cet effet est transposable à l’homme".

L'étude note aussi "une prise alimentaire plus importante de la part des animaux exposés : les mécanismes d'économies d'énergie pourraient conduire à une augmentation de la masse corporelle, mais cela nécessite d'être confirmé. En outre, l’étude ne permet pas de déduire que cette prise alimentaire joue un rôle quelconque dans les phénomènes de surpoids et d’obésité".

Des études complémentaires nécessaires

Les travaux menés par l'INERIS et l'UPJV s'ils envisagent des effets des champs électromagnétiques sur l'équilibre énergétique, ne permettent pas encore d'affirmer avec certitude leur nocivité sur la santé humaine. En outre, les individus ne sont pas affectés de la même manière par les ondes. Ainsi, les personnes dites électro-sensibles sont plus exposées que les autres.

Les premières observations formulées l'INERIS et l'UPJV nécessitent donc des travaux supplémentaires, afin de vérifier les constats faits sur l'échantillon de treize rats.


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