La fédération européenne des organismes de défense des consommateurs, le BEUC, s'est invitée dans le débat de la recherche en ligne et a proposé une série de recommandations pour rétablir un classement des résultats objectif et non-discriminatoire. Certaines sont mesurées, comme l'ajout d'un logo distinctif lorsqu'il s'agit d'un service ou d'un produit Google, tandis que d'autres suggèrent la séparation fonctionnelle des activités du groupe.

Dans le cadre d'un rapport sur la neutralité du net, le Conseil national du numérique a abordé la situation dans la recherche. Relevant que "la domination de certains acteurs dont l'usage relève presque du service public pose désormais un problème d'égalité", l'organe consultatif a estimé que "l'énorme pouvoir que peuvent procurer ces services omniprésents s'accompagne aujourd’hui d'une obligation de neutralité".

La contribution du BEUC

Deux semaines après ces commentaires, le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) s'est à son tour inviter dans le débat en publiant une série de recommandations (.pdf) visant à aboutir à une recherche en ligne juste et loyale. Le BEUC, qui compte 39 associations de consommateurs en Europe dont l'UFC-Que Choisir, souhaite que les solutions qui seront prises seront stables et durables.

"Au regard de sa position de porte d'entrée du net, Google se trouve dans une position unique pour restreindre l'accès aux contenus de ses concurrents et rediriger le trafic des internautes vers ses propres services", écrit le BEUC. En conséquence, " ce document […] présente le point de vue du consommateur et les éventuels remèdes pour restaurer le bon fonctionnement concurrentiel et la liberté de choix des usagers".

Pratiques nouvelles

Pour cela, le BEUC suggère deux grandes solutions. La première rassemble les correctifs visant à changer les pratiques du géant de la recherche. Bruxelles doit  ainsi pousser Google à "utiliser des mécanismes de classement objectifs et non-discriminatoires" pour hiérarchiser les résultats d'une requête, même lorsque cela implique des services et des produits du groupe.

Le BEUC propose également que Google place un label distinctif à chaque fois que ses services et ses produits apparaissent dans les résultats d'une recherche, afin de faciliter leur identification par les internautes. L'organisme suggère enfin d'empêcher Google de faire pression sur les annonceurs pour les contraindre à accepter certains termes exclusifs lors de la signature de contrats.

Remèdes structurels

La deuxième solution comprend les remèdes structurels qui peuvent être engagés afin de limiter le conflit d'intérêts de plus en plus criant dans les activités de Google. En effet, l'entreprise est à la fois juge (en classant et hiérarchisant l'information sur Internet) et partie (en concurrençant des entreprises avec ses propres produits et services).

Le BEUC appelle en particulier à envisager la séparation fonctionnelle de certains services et produits, vu la part de marché considérable que contrôle Google dans la recherche en ligne sur le Vieux Continent (plus de 90 % en France). La question de la séparation fonctionnelle, c'est-à-dire du découpage, n'est pas nouvelle. Le président de la SNCF a évoqué ce sujet et nul doute que d'autres le feront vu les projets du groupe.


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