Kazaa de retour dans les tribunaux australiens
Le juge Wilcox, qui avait seul en charge ce dossier extrêmement complexe aux ramifications nombreuses et à l'impact international, avait rendu le 5 septembre dernier un jugement mi-figues mi-raisins à l'encontre de Kazaa.
Le délai prorogé d'un mois, l'éditeur de Kazaa est arrivé le 5 décembre avec une solution provocatrice. S'estimant responsable uniquement vis à vis des australiens, Sharman Network a coupé l'accès au réseau à tous les utilisateurs australiens, et uniquement à ces derniers. Il estime avoir ainsi répondu à l'ordre du tribunal, et pouvoir continuer ses activités en paix. L'ARIA n'a pas apprécié la manœuvre, et a déposé plainte pour outrage aux ordres du tribunal.
C'est notamment cette plainte qui sera examinée par les trois juges de la cour d'appel, saisis à la fois par l'industrie du disque (qui avait pourtant clamé victoire à la presse) et par les dirigeants de Sharman Networks.
Selon une source visiblement familière du dossier, le procès qui durera normalement 5 jours pourrait faire éclater certains scandales. "Nikki Hemming devra soit mentir sous serment, soit révéler la piste qui mène à Mark Dyne, au duo Skype et à l'argent de la vente de Skype", menace-t-elle. Mark Dyne est une figure très floue du dossier, suspectée de posséder à la fois Sharman Networks et le réseau FastTrack, et de diriger la présidente officielle de Sharman, la fameuse Niki Hemming. Le "duo Skype" fait quant à lui référence à Niklas Zennström and Janus Friis, les deux fondateurs de Skype, qui ne sont autres que les créateurs historiques de Kazaa. Pour rappel, Skype a été vendu à eBay pour la somme coquette de 2,6 milliards de dollars, et l'industrie du disque pourrait (c'est toutefois peu vraissemblable) demander sa part du gateau en assurant que le plus gros réseau de VoIP mondial a été monté grâce à l'argent du piratage...